Korval : « Les arbitres sont incompétents ! »

Loïc Korval - AFP
Loïc, que ressentez-vous après cette désillusion ?
Je suis hors de moi. J’ai essayé de rester le plus fair-play possible. Khan-Magomedov est un super athlète, Ebinuma est triple champion du monde… Il est venu me voir en sortant du tatami, Khan la même chose. Ce sont des supers athlètes, je les apprécie beaucoup. Un waza-ari oublié, je n’ai jamais vu ça ! Il y a quatre ralentis pour voir s’il a marqué yuko ou pas. Il y a yuko minimum sur mon action, si ce n’est plus. Ils ont le culot de la remontrer sur l’écran géant et on le voit clairement. Derrière, je mets deux fois les genoux au sol et je mérite ma pénalité. Par contre, je fais six grosses attaques et il ne prend pas une pénalité. C’est en Russie, il a remporté sa médaille et je suis super heureux pour lui. Par contre, on ne peut pas organiser un championnat et ne pas être au top au niveau de l’arbitrage, ce n’est pas possible. Ils ne se rendent pas compte que ce sont des rêves, ce sont des vies entières et ce qu’ils font là, en étant totalement incompétents sur des phases finales en arbitrage, c’est briser la vie de certains athlètes… Ils ne se rendent pas compte à quel point on met de l’énergie, on s’entraîne. C’est difficile d’arriver à ce niveau-là.
Payez-vous une certaine réputation ?
Je voudrais bien savoir quelle attitude je paie. Depuis mon retour cette année, il n’y a pas grand-chose à me reprocher sur le circuit international. La plupart du temps, j’ai gagné ou j’ai été en finale. S’ils sont restés sur les années 2010, il faudrait qu’ils évoluent un minimum. Le règlement a changé aussi. Je suis réglo, je fais des matches propres. Je ne suis pas mauvais sur le tapis. Je salue les arbitres, il n’y a aucun souci. Sauf que les arbitres sont incompétents, il faut le signaler.
Retenez-vous quand même du positif par rapport à où vous en étiez la saison dernière ?
Quel positif ? Je suis cinquième, je rentre chez moi sans médaille. J’étais médaillé mondial et je suis reparti à zéro. L’évolution est top ! On ne peut pas positiver comme ça. Je sais très bien que je suis plus fort mais ça se prouve en gagnant. On me met tellement en difficulté que je dois changer ma façon de combattre et je ne supporte pas de courir derrière le score. Je suis un compétiteur. Je suis le premier à pouvoir me critiquer. J’avais annoncé que j’allais gagner. Je n’ai pas gagné et, dans ces cas-là, je ne vais pas dire que c’est bien… Ce n’est pas bien, c’est pourri.
Propos recueillis par Rodolphe Massé