La belle Automne olympique

Automne Pavia - -
Elle a bien mérité la bise présidentielle de François Hollande, le chef de l’Etat français venu à Londres ce lundi. Automne Pavia s’est parée de bronze en moins de 57kg. Un superbe début de consécration pour cette jolie blonde de 23 ans, venue au judo dès son plus jeune âge. Cadette d’une famille de huit enfants, la native de Péronne a commencé sur les tatamis dès l’âge de 4 ans dans l’Oise sous la houlette de son entraîneur de papa, ceinture noire 6e dan. Entre Marseille, où elle intègre le pôle France, Mulhouse (en 2006) et Levallois, qu’elle a rejoint en 2008, la Française franchit les étapes qui l’ont mené chez les seniors en 2009. A tout juste 20 ans.
Les obstacles, elle les a quasiment tous franchis ce lundi sur le dojo de l’ExCel londonien. Après s’être défait de la Britannique Sarah Clark, de l’Australienne Carli Renzi et de l’Autrichienne Sabrina Filzmoser, elle a buté en demi-finale sur la Japonaise Koari Matsumoto, numéro une mondiale, championne du monde 2010 et… championne olympique quelques minutes plus tard. Un revers au goût amer en prolongations sur un yuko. « Après ma défaite en demi-finale, j’étais dégoutée. Mais j’avais du monde derrière moi. Cathy Fleury m’a reboostée, raconte-t-elle. Je ne pouvais pas avoir fait cette journée et un tel combat face à Matsumoto, et repartir sans rien. Ma rage de la défaite en demi-finale m’a fait gagner la médaille de bronze. »
Géraud : « Ça rigole dans cette équipe de France »
Automne Pavia, championne d’Europe et du monde par équipes en 2011, ne s’est pas laissé abattre. La protégée de Cathy Fleury, championne olympique à Barcelone en 1992 en moins de 61kg, a renversé la Hongroise Hedvik Karakas pour s’offrir le bronze. Et ravi ses sept frères et sœurs aux prénoms aussi colorés que le sien : Adrien, Olympe, Virgil, Océane, Théodore, Théodène et Ulysse. « Toute ma famille était présente, ce qui est rare, savoure-t-elle, large sourire aux lèvres. Il y avait même un de mes tontons et mon chéri ! Je ne pouvais pas perdre cette place de troisième, ce n’était pas possible. »
Avec cette troisième médaille de bronze pour le judo, la récolte continue. En attendant des métaux encore plus précieux. « C’est frais, ça va donner du gaz au reste de l’équipe. Dans cette équipe de France, ça rigole tous les jours, témoigne Céline Géraud, membre de la Dream Team RMC et championne d’Europe de judo en 1984. C’est vraiment une bonne année. Teddy (Riner), Lucie (Décosse), Gévrise (Emane) et Audrey (Tcheuméo) vont arriver à leur tour. Les médailles d’or vont rentrer ! »