Mondiaux de judo : les quatre raisons qui les rendent immanquables

Le groupe France - AFP
Teddy Riner va remporter un huitième titre mondial
« Huit, ça me botte, ça me fait envie. » Il ne faut pas pousser Teddy Riner pour lui faire avouer sa gourmandise à l’idée de devenir le judoka, masculin ou féminin, le plus titré de l’histoire en championnats du monde. S’il éparpille la concurrence samedi à Astana, le colosse fera mieux que les sept couronnes de la Japonaise Ryoko Tamura, son opposée physique (-48kg), et de la sulfureuse Chinoise Tong Wen (contrôlée positive à la fin de sa carrière).
L’année du Guadeloupéen a été tronquée par les blessures (coude, orteil) mais il se présente retapé de fond en comble au Kazakhstan. Et on voit mal qui pourrait bien contester sa suprématie. Sa démonstration, tout en relâchement, au Masters en mai à Rabat a prouvé que le fossé qui le séparait de ses vassaux s’était peut-être encore comblé. Autre argument, aucun numéro deux crédible, imperméable aux autres adversaires, n’a su se dégager cet hiver et au printemps.
L’équipe de France espère deux autres titres
Depuis 2007, à l’exception du triomphe de Bercy en 2011 (4 titres individuels), la France facture deux titres par édition de championnats du monde. C’est-à-dire un pour Teddy Riner et un autre pour un judoka qui n’est jamais le même (Emane, Ribout, Décosse, Piétri, Agbegnenou). Deux médailles d’or, ce sera suffisant pour se situer dans le haut du classement des médailles mais sûrement pas assez pour être première nation. Pour cela, il faudra entendre au moins trois fois la Marseillaise. Derrière Riner, Clarisse Agbegnenou (-63kg) semble la mieux armée pour accrocher la victoire même si elle a bégayé aux championnats d’Europe (3e).
Ensuite, ils sont nombreux, dont Loïc Piétri (-81kg), Automne Pavia (-57kg), Loïc Korval (66kg), Amandine Buchard (-48kg), Emilie Andéol (+78kg), Annabelle Euranie (-52kg) et Cyrille Maret (-100kg), à être annoncé médaillables. Ce sera brûlant, d’autant qu’à un an des Jeux Olympiques à Rio de Janeiro, chaque nation a envoyé ses meilleurs artilleurs pour obtenir ces fameux synonymes de sésame olympique. Les Russes et les Japonais partiront favoris à Astana.
Les Bleus sont les rois du par équipes
« Aux équipes, je nous sens bien faire les deux titres ». La prédiction est d’Automne Pavia, la semaine passée dans le studio de RMC. C’est vrai que l’épreuve qui clôture ces Mondiaux réussit particulièrement bien aux Tricolores. Les filles sont tenantes du titre mondial et ont brisé la concurrence en juin aux championnats d’Europe. Les garçons, eux, ont réussi l’exploit de battre les Géorgiens à 4 contre 5, et sans Teddy Riner, en finale de cette compétition. L’espoir est permis. Cependant, il est toujours difficile de prédire ce qui va se passer avec des combattants souvent rincés par leurs tournois individuels plus tôt dans la semaine. Chasser les favoris nippons et russes sera un magnifique défi.
Deux Japonais et une Turque d’origine française seront à surveiller
C’est le bon timing pour se déclarer présidentiable dans un an sur les bords de Copacabana. Il faudra guetter le Japonais Masashi Ebinuma (-66kg), qui peut remporter son quatrième titre mondial consécutif. Ce styliste hors-pair sera associé en moins de 73 kilos à son compatriote Shohei Ono, champion du monde 2013, peut-être le plus beau styliste du circuit. Chez les féminines, les catégories des moins de 48 kilos et moins de 57 kilos seront particulièrement saignantes avec une ribambelle de candidates à la victoire.
L’une des attractions sera la néo-Turque Kayra Sayit (+78kg), mais française (Ketty Mathé), qui a tourné casaque contre quelques dollars et l’assurance qu’elle serait mieux considérée que dans l’Hexagone. Après avoir battu la championne olympique Ortiz et d’autres lourdes de renom, sous son nouveau nom, elle pourrait très bien devenir championne du monde quatre mois seulement après avoir obtenu le droit de s’aligner aux Mondiaux.