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Mondiaux de judo: "Pas d’excuse, juste envie de réussir", tranche Cysique, émue après sa journée sans médaille

Sarah-Léonie Cysique en quarts de finale des Mondiaux de judo contre la Canadienne Christa Deguchi, le 9 mai 2023.

Sarah-Léonie Cysique en quarts de finale des Mondiaux de judo contre la Canadienne Christa Deguchi, le 9 mai 2023. - KARIM JAAFAR / AFP

Emue aux larmes en sortant du tatami après sa 7e place en moins de 57 kilos, Sarah-Léonie Cysique a montré au grand jour les doutes qui la grignotent. Revenue d’une blessure à un genou elle s’est inclinée contre les deux Canadiennes, Christa Deguchi puis Jessica Klimkait, toutes les deux championnes du monde. La vice-championne olympique veut toujours plus mais se voit refuser l’or une fois de plus. Les médailles elle en a, mais jamais de grand titre individuel. 

Sarah-Léonie Cysique, vous terminez 7e des Mondiaux, quel est le sentiment ?


Je suis déçue. J’attends toujours plus de mes compétitions. Ne pas réussir à obtenir ce que l’on veut c’est très frustrant. Quand cette situation se répète, la frustration grandit et c’est de plus en plus dur, surtout à l’approche des JO. J’ai envie de faire de grandes choses, de monter sur la première marche du podium. Ne pas y arriver c’est super dur.


Vous sortez aussi d’une saison particulière, tronquée par une longue blessure au genou…


Je me dis qu’il y a toujours quelque chose qui fait que je n’y arrive pas. Je n’ai pas envie de me trouver des excuses, j’ai envie de réussir tout simplement. La blessure c’était une chose mais j’ai réussi à bien revenir. Je me sentais bien. Je n’ai pas envie de me trouver des excuses. Je suis peut-être un peu dure avec moi-même, j’ai envie de gagner tout simplement.

Vous avez l’air de vous mettre beaucoup de pression ?


Au quotidien, je ne sens pas vraiment la pression. Je ne me dis pas: 'Il faut que tu gagnes’'. Non, c’est une envie. Je pense que tout sportif veut monter sur la plus haute marche du podium. Quand plusieurs fois on n’est pas loin, qu’on la frôle, c’est frustrant. On se dit: 'Encore une fois je n’arrive pas à obtenir ce que je veux'. En quart, c’était très dur de perdre contre Deguchi car c’est le rêve d’être championne du monde qui tombe. Je me suis remobilisée pour aller chercher la médaille. Ca n’a pas suffi, Klimkait était plus forte. Je me dis que je vais retourner au travail. C’est dur et de plus en plus dur à encaisser.

Avez-vous entendu tout le clan français qui poussait pour vous à commencer par Romane Dicko et les autres ?


Oui je les entends et c’est encore plus dur (elle se remet à pleurer). Je n’ai pas envie de décevoir les gens. Je sais que les gens me soutiennent énormément. Je fais vraiment de mon mieux pour essayer de réussir. E dire que je me déçois moi-même et les gens c’est encore plus dur. Entendre mes parents, les copines, les Français, ça me donne de la force. C’est encore plus dur quand tu perds parce que tu te dis qu’ils sont aussi déçus pour toi. Ce n’est pas ce que je veux. J’ai envie de fête et qu’on soit tous heureux.

Propos recueillis par Morgan Maury, à Doha (Qatar)