RMC Sport

Mondiaux de judo: Romane Dicko à la conquête d'un nouveau dossard rouge

placeholder video
Romane Dicko (23 ans), championne du monde en titre chez les +78 kg, entre en lice samedi aux Championnats du monde à Doha (Qatar). La judokate française entend bien conserver ce statut.

Auréolée du dossard rouge de championne du monde conquis il y a huit mois en Ouzbékistan, Romane Dicko remet le couvert ce samedi à Doha. Attendue toute la semaine ou presque, elle a squatté un siège de la Ali Bin Hamad Al Attiya Arena de Doha. Vêtue d'un débardeur, elle n’a pas pris froid dans le congélateur qatari lorsqu’elle s’est époumonée pour encourager chacune de ses partenaires en lice avant d'entrer à son tour dans la compétition.

Huit mois après Tachkent, Dicko vise le back-to-back

Les 40 degrés affichés par le mercure à l'extérieur risquent de rivaliser avec l'atmosphère bouillante sur le tatami, samedi, dans la catégorie des plus de 78 kilos. L’an passé à Tachkent, Romane Dicko avait confirmé les espoirs nés de sa médaille de bronze olympique, en remportant le titre mondial dans sa catégorie. Reste ainsi à déterminer ce qui est le plus difficile, entre obtenir et conserver un statut de tenante du titre. "J’apprécie ce nouveau statut, il faut montrer que je suis capable de rester en haut de la hiérarchie. On dit souvent que c’est le plus compliqué et, à un an des Jeux olympiques, cela n’a rien d’anodin. Aujourd’hui, je n’ai qu’une hâte: rentrer sur le tatami", a-t-elle affirmé sur le site du PSG, son club.

Ces derniers mois, Dicko a essayé de construire son judo autour de son harai-goshi (mouvement de jambe) et ko-uchi gari (fauchage) pour y ajouter des variations, un peu de sol et une pincée de nouveautés pour surprendre : "Je pense être prête, a-t-elle lancé. J’essaie d’appréhender ces championnats comme une compétition 'lambda'. Évidemment, il n’en est rien, mais j’essaie de me dire que je n’ai rien à perdre et tout à regagner. J’ai un titre à aller chercher encore une fois. Quant au dossard rouge, je n’y vais pas dans l’optique de défendre cet acquis, mais avec l’objectif d’en remporter un nouveau", s'est enthousiasmée la Clamartoise.

Romane Dicko évite la partie de tableau de Kayra Sayıt

Derrière, la concurrence reste à l'affût à l'image de son amie Julia Tolofua, septième mondiale, qu’elle pourrait croiser en demi-finale. Coralie Haymé, la finaliste du Masters en décembre (contre... Dicko) rôde également, d'autant que cette dernière a battu la Japonaise Akira Sone, championne olympique, performance que Dicko n’a pas encore réussi. Rien n'est donc acquis d'avance pour la judokate licenciée au PSG, dont l'état de grâce post-Mondiaux a été entaché par deux défaites, à chaque fois contre la Turque Kayra Sayıt (ex-française connue sous le nom de Ketty Mathé) à Paris puis Antalya. Bonne nouvelle : Sayıt est placée de l’autre côté du tableau.

Pour l'aider à vaincre les obstacles et surmonter les difficultés, Romane Dicko peut compter sur le soutien sans faille de sa famille, venue l'encourager à Doha, comme son cousin Teddy Tamgho, athlète spécialiste du triple saut de retour en scène pour les JO de Paris. Elle n’a pas hésité à aller le questionner pour savoir comment s’aborde une entrée en lice au bout du calendrier, en cas de mauvais résultats de l’équipe au préalable.

De la couture et des maths pour s'occuper

Au Qatar, Romane Dicko a emmené sa machine à coudre dans ses bagages pour passer le temps le soir dans sa chambre, un appareil avec lequel elle s’est confectionnée ses deux chouchous de compétition. Dicko s'est aussi munie de ses cahiers à l’Ezdan Hotel, afin de réviser les partiels de mathématiques de sa deuxième année de licence, qui l’attendent fin mai.

Toutefois, c’est un autre examen auquel elle va se frotter ce samedi. Une véritable répétition du rendez-vous olympique et un exercice de pression, aussi, celle d’une nouvelle leader du judo français. Ce samedi, l’ombre protectrice de Teddy Riner ne sera pas loin pour la délester un peu de cette charge. La spectatrice de la semaine écoulée est prête à enfin passer à l'action.

Morgan Maury, à Doha