Paris Grand Slam: les sélectionnés olympiques ont assuré

-60kg: Luka Mkheidze, sans stress et en or
Le super-léger du Paris Saint-Germain Judo a vraiment un truc avec les grands rendez-vous. Les JO (3e), les Europe à Montpellier (1er) et maintenant ce Paris Grand Slam qu’il remporte pour la première fois. Une gestion des émotions qui a pesé lourd dans la tête des sélectionneurs au moment de le choisir pour les JO. Aujourd’hui à Bercy, il a prouvé qu’il savait délivrer comme disent les Américains.
Hormis le deuxième combat contre un Ouzbek, il a pu mettre en place sur judo fait d’enchaînements debout puis au sol. "Je n’arrivais pas à poser mes mains. C’était un peu compliqué ensuite j’ai pu restructuré mon judo." Il s’offre le champion du monde espagnol Fran Garrigos en demie puis le Sud-Coréen Lee en finale. "J’ai besoin d’être en confiance. Grâce ma famille, au staff, je me sens en confiance. Aujourd’hui, je suis resté dans un coin de la salle d’échauffement, tranquille." Peut-être la clef du succès.
-66kg: Walide Khyar a perdu patience, défaite au 3e tour
Walide Khyar a enflammé Bercy pour un troisième tour terrible contre le Japonais Joshiro Maruyama, double champion du monde mais non sélectionné aux JO. Le Parisien a mis tout son pressing pour enfermer le Japonais dans un schéma tactique. La troisième pénalité pour sortie de tapis n’est pas venue alors qu’elle aurait pu tomber. Khyar était amer. "Enervé. Je me fais voler sur l’arbitrage. Je pense l’avoir battu tactiquement. Je pense que la victoire était pour moi."
En prolongation, le Japonais finit par placer un énième uchi-mata (mouvement de jambe) qui met Khyar en chandelle avant de le plaquer sur le dos. Le Français a regretté d’avoir lâché son plan. "À un moment j’ai perdu patience. Parfois j’arrive à ne pas perdre patience. Parfois ma fougue me fait gagner et là ça m’a fait perdre. C’était important que je le batte même s’il ne fait pas les JO." À son crédit, une victoire contre le dangereux espagnol Gaitero Martin grâce à une acrobatie en contre. Trouver l’équilibre entre fougue et tactique, voici l’axe de travail pour Khyar d’ici les JO.
-48kg: Shirine Boukli, une victoire et des informations
Au moment de serrer pour le compte la Japonaise Wakana Koga, Shirine Boukli affichait son plus grand sourire dévoilant les petits diams sur ses dents. Battre une Japonaise au sol, c’est rare et le résultat d’un travail à la MK Team d’Olivier Michailesco, qui coache aussi Clarisse Agbégnénou dans son travail au sol. "Ça fait un petit moment que je me suis mis au jiujitsu brésilien, j’ai beaucoup travaillé. Je suis contente de prendre la Japonaise sur son terrain, le sol."
Avant ça, une grande solidité au fil des tours face à des styles très différents. Son sumi-gaeshi (technique de sacrifice) est devenu très efficace quand ses mouvements de jambe font moins de dégâts. Comme Mkheidze, elle a affiché ses progrès sur la gestion des émotions. "C’est énorme. Ça me tenait à cœur de le gagner comme les Europe, les Mondiaux ou les JO. C’est un step que je voulais franchir. On a besoin de confiance, de prendre des filles qu’on affronte peu."
-57kg: Sarah-Léonie Cysique une troisième place précieuse
Il y a encore la Canadienne Christa Deguchi pour lui barrer la route sur un grand fauchage intérieur (o uchi gari). Cependant, Sarah-Léonie Cysique ne repart pas sans rien. Un succès net sur Nora Gjakova, la puissante Kosovarde championne olympique, l’un des schémas qu’elle goûte peu, et une médaille de bronze au moment de rentrer à l’hôtel.
"Ce n’est certes pas la médaille que je venais chercher mais c’est comme ça qu’on construit des carrières." Cysique su garder ses émotions au frais après sa sortie de route contre Deguchi pour bien plier l’affaire face à Perisic. "Contre Deguchi, elle a bien analysé la séquence que j’allais faire. Il faut que j’arrive à être plus surprenante contre elle. Elle est forte et stable mais la prochaine fois j’espère que je l’aurai." Dans cette catégorie hyper piégeuse, Cysique semble avoir pris de l’avance sur certaines filles du troupeau des prétendantes à la médaille olympique. La victoire de Faïza Mokdar ne met pas en péril sa sélection olympique déjà acquise.