Riner : "J'espère être à la hauteur"

Teddy Riner - AFP
Teddy Riner, vous faites votre retour dimanche au Masters à Rabat, après avoir zappé les deux dernières compétitions sur lesquelles vous étiez prévu (Zagreb et Bakou). Est-ce que cela signifie que vous êtes encore plus affûté ?
Si je monte sur cette compétition, c'est que je suis prêt. Il était important pour moi de participer à ce Masters car c'est la première grosse compétition sur le continent africain et en plus j'adore ce pays, le Maroc. J'ai l'habitude d'y aller. L'objectif, c'est d'aller chercher les meilleurs, de s'exprimer, d'avoir de bonnes sensations, de prendre le plus d'informations sur mes opposants. Le plus important reste de se situer sur l'état de forme, car il y a les Mondiaux cet été (24 au 30 août à Astana) et très vite, les Jeux Olympiques.
En général, vous préférez vous lancer sur une compétition moins relevée. Quel changement !
Ça sera un autre niveau. Ça sera tout de suite le sommet. On m'a habitué à ça. J'ai été habitué à ça. Mais à cause des pépins physiques, je prends ce qu'il y a dans l'actualité. Ça reste un grand plaisir et j'espère être à la hauteur. J'ai déjà beaucoup travaillé à l'entraînement, avec de nouvelles façons de lancer mes techniques. On va voir comment ça peut se mettre en place. Je suis toujours en recherche de sensations car je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de m'entraîner, de sentir le gratin du haut-niveau.
Pourquoi avez-vous connu des blessures à répétitions ces derniers temps ?
C'est la malchance. Honnêtement, je ne sais pas. Les blessures font partie du haut-niveau, mais c'est vrai qu'en ce moment, je me blesse assez souvent. Il faut faire avec même si ce n'est pas facile d'attendre et de regarder ses copains s'entraîner. La blessure, c'est aussi s'accorder du repos.
Pensez-vous que votre corps vous dit stop ?
Oui, je pense. Le corps s'exprime. Peut-être qu'il y a de ça, mais c’est à moi aussi d'apprendre à gérer autrement. C'est ce que je fais. Maintenant, je suis dans un moment où je ne fais plus du long, du travail d'acharné. C'est plus de la qualité. C'est faire un combat de 5 minutes avec beaucoup d'application. Peut-être en faire moins, mais mettre davantage de qualité.
Le mois prochain (25 au 28 juin à Bakou), il y a le championnat d'Europe, ça sera aussi très important…
D'abord, il y a le Masters. Pour l'instant, ce n'est pas dit que je fasse le championnat d'Europe. Le Masters va servir à mettre des choses en place, à me situer. A l'issue de ce Masters, en fonction de ma performance, on verra sur quelle compétition je vais monter. Ça va être ma première compétition de l'année. C'est super important car c'est le premier tournoi où les points vont compter à 100% pour la qualification olympique. C'est bien de gagner, mais c'est bien aussi de le faire avec la manière.
Ce sera votre premier tournoi après le décès de votre ami Alexis Vastine, en mars dernier en Argentine. Avez-vous prévu un geste pour honorer sa mémoire ?
Souvent, je repense à Alexis. Ca ne s'oublie pas comme ça. Chaque fois que je rentre à l'Insep, il y a des petits flashes qui me reviennent en mémoire. Je comptais lui dédier une de mes médailles. Mais ça ne sera pas celle-ci, ça sera 2016 (l'or olympique, ndlr).