Riner : « La pire année et en même temps la plus belle »

Teddy Riner - -
Teddy, après le Graal olympique 2012, avez-vous eu des difficultés à vous remettre à l'entraînement, à la compétition ?
Non ce n’était pas trop dur parce que j’ai vraiment pris les temps de couper et de souffler un peu pendant quelque temps. J’ai pris du temps pour moi, pour me ressourcer en famille, pour recharger les batteries et me dire : « C’est reparti. ». J’ai pu profiter et savourer cette médaille, parce que le chemin pour aller chercher une médaille olympique est long et difficile. Maintenant que j’ai réussi à l’avoir, le chemin est encore plus long pour aller en chercher une autre, mais j’ai pris le temps de souffler et de me poser les bonnes questions.
Cette année post-JO a peut-être été la plus dure de votre carrière ne terme de blessures
C’est sûr, ça été vraiment la pire année et en même temps la plus belle. J’ai été poisseux toute la saison. Je dois avoir six ou sept blessures qui m’ont beaucoup gêné. Je parle des plus grosses comme la pubalgie et l’épaule, avec laquelle je suis allé aux championnats du monde. Mais ça a été une année post-olympique très compliquée. On m’avait prévenu que la plupart des champions olympique et les athlètes qui ont fait les Jeux se blessent. Eh bien là, j’en ai mangé quelques-unes, mais ce que je retiens, ce sont quand même ces exploits sportifs parce que j’ai réussi, même blessé, à empocher deux titres (champion d’Europe et champion du monde). Et je ne parle pas du Tournoi de Paris parce que j’étais bien, mais la tête et le corps… Maintenant, je me sens super bien après mon opération de l’épaule au mois de septembre. Ce n’était pas le cas après l’opération, où j’arrivais à peine à lever le bras. Aujourd’hui j’arrive à regagner quasiment toute la souplesse et la dynamique de mon bras. Maintenant, le staff médical est là pour me dire attention, me dire que ce n’est pas fini, mais c’est en bonne voie et j’ai hâte. Malheureusement, je ne pourrai pas être au tournoi de Pairs en février, mais j’espère être aux championnats d’Europe en avril.
Quelles images vous restent de ces championnats du monde au Brésil ?
La victoire bien sûr. En plus, c’était à Rio, où se dérouleront les Jeux Olympiques en 2016. Et puis face à un Brésilien en finale (Rafael Silva, ndlr), j’avais les crocs qui raillaient le parquet et je voulais vraiment repartir avec cette belle médaille autour du cou. Et puis mon papy était là. C’est mon ami, on a une grosse complicité et je me souviens qu’il y était pour beaucoup dans ma première médaille. Et il y a peu de temps, il a perdu sa femme, ma grand-mère, et il a fait le déplacement pour être avec son petit-fils. Ce sont des choses qu’on ne peut pas laisser passer. Je voulais vraiment offrir cette médaille à mon papy, parce qu’on ne sait jamais. Je veux qu’il parte le plus tard possible, mais avec les plus belles images. C’est un honneur, mais c’est aussi un devoir pour moi de lui faire vivre ça.
Que représente votre nomination au sein de la commission des athlètes à la Fédération internationale de judo ?
C’est tout simplement la possibilité de pouvoir défendre les athlètes, de se faire entendre et de faire en sorte que les instances et les athlètes puissent communiquer pour adhérer à un même projet sans que nous, les athlètes, soyons toujours en train d’adhérer aux projets des instances. C’est le mieux et c’est ce qu’il faut pour l’avenir.
Pour terminer, quel est votre coup de cœur sportif en 2013 ?
Le titre des basketteurs a été pour moi quelque chose de magique. C’était beau, j’ai cramé mon canapé devant la télé. Après, il y a aussi eu Teddy Tamgho (champion du monde de triple saut à Moscou avec un bond à 18,04m). Et il y a aussi l’arrêt de Sébastien Loeb parce que c’est un champion comme on n’en a pas ailleurs. C’est un grand champion.