Riner : « Ne rien lâcher »

Teddy Riner - -
Teddy Riner, comment se passent vos cours à Sciences-Po ?
Pour l’instant, je suis en phase d’intégration. Je fais un peu de culture générale, de langues et d’actualité. On décortique l’information. Ça me fait sortir de l’ambiance des tatamis. Ça me muscle la tête, ça me permet de voir autre chose et de penser à mon avenir. Il y a des judokas dans cette formation. Entre sportifs, on s’entend assez bien.
Il y a deux semaines, vous avez remporté la Coupe d'Europe des clubs par équipes avec Levallois. Quel souvenir en gardez-vous ?
Ce n’était pas évident parce que je revenais de vacances. Le club comptait sur moi et ça a été super. Il y avait une bonne ambiance. On est allés chercher cette médaille, ça faisait quatorze ans qu’un club français n’avait pas réussi ça. On est une belle bande de potes. Cette compétition m’a remis dans le bain, ça m’a permis de voir où j’en étais après les vacances. J’étais en surpoids, je ne me suis pas loupé ! Je me suis vidé la tête. J’ai vu autre chose, j’ai profité. C’est toujours important de se laisser aller à manger n’importe quoi et ne penser à rien.
Avez-vous déterminé votre calendrier de compétition pour la saison à venir ?
Je dois aller faire une tournée en Asie en décembre - en Corée du Sud et au Japon - pour vraiment prendre une grosse masse d’entraînement. Après ça, on verra. Mon programme actuellement, c’est beaucoup de judo et de préparation physique. La prochaine compétition sera les championnats de France par équipes (du 11 au 13 novembre prochains à Liévin, ndlr). Il va y avoir des gros blocs d’entraînement. En fonction de l’état de forme, on décidera quelles compétitions je disputerai.
« Pendant une journée, la terre s’arrête »
Vous alignerez-vous également en individuel lors des championnats de France ?
Je ne vais faire que les championnats de France par équipes. On ne va pas aller se blesser sur cette compétition. Avec mes entraîneurs, on n’a pas jugé nécessaire de les faire. Je veux juste être présent avec l’équipe et participer à un ou deux combats. La dernière blessure que j’ai eue, c’était aux championnats de France par équipes (rupture partiel du tendon de l’auriculaire, ndlr). On va faire attention, surtout en année olympique.
Comment appréhendez-vous l'année olympique qui se profile ?
Il faut que je continue à travailler comme je l’ai fait pour arriver prêt le Jour-J, comme lors des Championnats du monde à Paris (sacré en plus de 100kg en août dernier, ndlr). Il faut que je reste lucide, précis à l’entraînement et que je garde cette agressivité. Il faudra que je sois dans les meilleures conditions et que je ne lâche rien. Je peux perdre même si je n’imagine pas ça. On fera les comptes à la fin de la journée. Il faut imaginer tous les scénarios comme j’ai l’habitude de le faire.
Pensez-vous déjà à Londres ?
C’est assez spécial de préparer un championnat et des Jeux. C’est un autre niveau, puisque tout est focalisé sur ta journée. La terre s’arrête. C’est l’évènement et le titre suprêmes.