Riner : « Triple-champion du monde à 20 ans, c’est déjà pas mal… »

Avant le tournoi, le judoka revient sur sa saison et ses ambitions - -
Teddy, comment abordez-vous ce premier objectif majeur de la saison 2010 ?
Je vise d’abord une place sur le podium, mais j’espère bien sûr décrocher la plus belle des médailles. Ce tournoi est le plus grand du monde, avec les meilleurs judokas, donc je me dois de faire bonne figure. En plus, ce tournoi se déroule à Paris, la ville de mes débuts, c’est vraiment très spécial pour moi.
Dans six mois, au Japon, auront lieu les championnats du monde. Vous rejoindrez en cas de victoire un certain David Douillet avec quatre titres… Y pensez-vous déjà ?
C’est clair que j’ai ces championnats à l’esprit, j’y pense même tous les jours (rires). Comme les Jeux Olympiques, d’ailleurs. Je vais bien me préparer dès mars pour être au top et gagner un quatrième titre. Pour revenir à David, c’est vrai que je peux le rejoindre en termes de victoires en championnat du monde, mais il ne faut pas nous comparer. Je trace mon propre chemin et on verra à la fin de ma carrière. Mais être triple champion du monde à 20 ans, c’est déjà pas mal…
Combien d’années vous donnez-vous avant de prendre votre retraite ?
Je ne me fixe pas une limite de temps. Tant que le plaisir et l’envie de se lever tous les matins pour se faire mal sont là, je continuerai. Pour l’instant, j’aime mon sport, j’ai toujours envie de faire des efforts pour être le meilleur. Le jour où tous ces facteurs auront disparu, je me poserai la question de stopper ma carrière. Mais pour le moment, c’est loin d’être le cas !
« Dans la rue, j’ai l’habitude d’être reconnu »
Certains pointent du doigt le manque de rivaux sur la scène nationale. Est-ce une critique légitime ?
C’est totalement faux. J’ai juste envie de dire à ces gens de venir prendre ma place. Je pense qu’ils prendraient un sacré coup sur la nuque… Ils ne voient pas les heures d’entrainement, les remises en question perpétuelles que je m’inflige pour être le meilleur. Ils ne sont pas à ma place, donc qu’ils arrêtent de parler.
Vous êtes devenu une personnalité sportive très populaire. Comment gérez-vous cet aspect de votre carrière ?
Ça me fait plaisir, je ne me prends pas la tête. Je suis heureux quand les gens me reconnaissent et viennent me voir. Après, il y a deux types de réactions : soit les gens m’approchent pour me féliciter, soit bien souvent ils n’osent pas, par rapport à mon gabarit. Mais dans tous les cas, les gens sont vraiment cool avec moi.
La médiatisation vous gêne-t-elle ?
En réalité, ce qui change vraiment, c’est mon rapport avec les médias, mais je m’habitue peu à peu. Après, dans la rue, j’ai toujours eu l’habitude d’être reconnu. Aujourd’hui, je suis Teddy Riner, le champion de judo, mais avant, j’étais le grand du métro (rires) !