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Teddy Riner: "Pas ma plus belle journée"

Teddy Riner

Teddy Riner - AFP

Teddy Riner a conquis son huitième titre mondial, ce samedi à Astana (Kazakhstan). Malgré cette performance inédite dans l’histoire du judo, le Français avoue qu’il s’attendait à un peu mieux de sa part.

Teddy Riner, quel est votre sentiment après ce nouveau sacre ?

Beaucoup de satisfaction, forcément. Je suis content car ce n’est pas une finale qui s’est déroulée comme d’habitude, où ça se jouait sur des pénalités. J’ai réussi à faire tomber, à m’imposer un peu sur toute la journée, donc il y a beaucoup de satisfaction par rapport à toutes ces remises en question pendant la saison. Je suis vraiment content. Maintenant, je ne vais pas vous le cacher, ce n’est pas ma plus belle journée en termes de sensation et de lucidité. J’ai beau avoir confiance en moi, j’ai connu des jours meilleurs. Mais voilà, elle est là, la huitième est de mon côté, c’est ce qu’il faut retenir.

Après une année marquée par les blessures, vous devez être soulagé...

Je sais qu’il y a beaucoup de choses à travailler, mais il y a eu une opération et beaucoup de blessures cette année, donc pas beaucoup de sensations. Ça a été un peu la course contre-la-montre. On le sait tous, quand un sportif a quelque chose dans la tête, c’est très difficile de lui retirer. Le point positif, c’est que la médaille est de mon côté, je prends encore des informations pour l’année prochaine et puis surtout, je marque mon territoire parce que je pense que l’année prochaine, ça va être la guerre. C’était important de montrer qui veut le plus cette médaille l’année prochaine (aux JO, ndlr).

Etes-vous une légende du sport ?

Je ne sais pas encore si je suis une légende, mais ce que je sais, c’est que j’ai le record des titres de champion du monde. Et ce record est français. Avant, c’était japonais, donc petit clin d’œil au Japon. C’est cool pour la France, c’est cool pour moi, je suis super content. Mais je ne compte pas m’arrêter à ça. 

« Je ne vais pas faire le rabat-joie »

Votre joie a été plutôt contenue...

Je sais d’où je reviens, donc elle était forcément un peu cachée. Je suis un mec qui n’est jamais satisfait, je suis exigeant avec moi-même et j’aurais voulu avoir des sensations. Aujourd’hui, ce n’était pas le cas. Il y a des jours moins bien, il faut l’accepter. Mais je ne vais pas faire le rabat-joie, elle est là (rires) !

Vous attendiez-vous à ne pas avoir de sensations ce samedi ?

Non, je ne pensais pas qu’elles ne seraient pas là. Ça a été sur le premier combat. Même si je marque ippon, ce n’est pas moi. Je pensais être beaucoup plus rapide que ça, mais toute la saison, je pensais être plus rapide. Il faut se laisser le temps. J’espère que l’année prochaine, il y aura beaucoup moins de blessures, que je pourrai préparer les Jeux sereinement et que j’aurai le temps de bien peaufiner mon judo.

la rédaction avec MM, à Astana