"Mal mourir, c’est double peine", le témoignage bouleversant de Charles Biétry, atteint de la maladie de Charcot

Charles Biétry - AFP
C’est un combat perdu d’avance. Un combat contre la maladie de Charcot, une maladie neurodégénérative incurable. Charles Biétry, ancien chef des Sports à Canal+ et président du PSG à la fin des années 90, lutte contre cette maladie depuis plusieurs années. Dimanche, dans l’émission "Sept à huit" sur TF1, il a décidé de se confier, chez lui, dans sa maison à Carnac dans le Morbihan, aux côtés de son épouse. Ayant perdu l’usage de la parole, il a accepté que sa voix soit reproduite par l’intelligence artificielle pour répondre aux questions qui lui avaient été préalablement envoyées par la journaliste Audrey Crespo-Mara.
"Je suis encore vivant"
Dans cet entretien dont TF1 a dévoilé un extrait, l’ancien journaliste exprime son souhait de profiter au maximum de ses proches même s’il a déjà préparé son suicide assisté en Suisse pour rester maître de son destin jusqu’à son dernier jour: "Je suis vivant. Il me reste encore quelques semaines ou quelques mois à vivre. Pourquoi voulez-vous que je les gâche et que je gâche la vie de mes proches. Je veux en profiter et faire tout ce qui est en mon pouvoir pour aider la recherche et les autres malades."
A propos du projet d’aide à mourir lancé par Emmanuel Macron l'an passé et freiné cette semaine, il souhaite plus que jamais qu'il aboutisse: "C’est déjà dur de mourir, mais alors mal mourir, c’est double peine. Souffrir au fond d’un lit d’hôpital, étouffer, ne plus avoir le moindre échange avec ceux qu’on aime et qui ont mal de vous voir espérer la mort tout en sachant qu’il n’y a pas d’issue, c’est dur." Sur ce sujet sensible et d'actualité, Charles Biétry dit attendre un "sursaut des gouvernants qu’ils votent cette loi à l’unanimité" afin qu’il puisse "attendre la mort tranquillement." Cette semaine le Premier ministre François Bayrou a fait savoir cette semaine qu'il souhaitait que cette proposition de loi, dont l'examen avait été interrompu par la dissolution cet été, soit dissociée pour traiter d'un côté les soins palliatifs, et de l'autre l'aide à mourir.