Agnel éclipse Bernard

Yannick Agnel - -
Elle sentait le soufre. L’électricité à plein nez. La finale du 100m nage libre des championnats de France de Dunkerque n’a pas failli au buzz suscité ces derniers jours. Car des victimes, il y en a eu au bord de la piscine Paul-Asseman. Et non des moindres, forcément, vu le casting olympique du choc en question. Comme Amaury Leveaux, meilleur temps des demi-finales la veille et seulement 4e de la finale du jour (48’’69). « Cet après-midi, je n’ai pas réussi à dormir, confiera à l’issue de la course le protégé de Philippe Lucas. Je n’y arrivais pas. » Grégory Mallet, Frédérick Bousquet, Mehdy Metella ? Tous « réglés » dans l’eau par Yannick Agnel (48’’02), qui a surtout dominé, et de loin, le champion olympique en titre, Alain Bernard (5e en 48’’97). « C’est dur mais ça a nagé vite et moi pas assez, tente d’expliquer l’Antibois. J’étais crispé. Je suis déçu, je pense que je pouvais faire mieux, mais je ne l’ai pas fait. »
Impuissant, Bernard ne défendra pas cet été le titre conquis quatre ans plus tôt à Pékin. Une annonce terrible, autant que la performance d’Agnel, qui claque la troisième meilleure performance mondiale de l’année derrière les « James » australiens, Magnussen (47''10) et Roberts (47''63). « Je suis content, savoure sobrement le partenaire d’entraînement de Camille Muffat. J’ai réussi à mettre en place ce que je voulais faire. Mais je ne vais pas éclater de joie. Il y a encore beaucoup de travail à fournir pour être au niveau des Australiens. » Perfectionniste, Yannick Agnel, qui retrouvera à Londres Clément Lefert, 3e et qualifié pour le relais 4x100 m (au même titre que Leveaux, ndlr), est déjà dans l’après.
Gilot : « La course la plus dure de ma vie »
Le jeune Azuréen de 19 ans n’est pas le seul à se projeter sur Londres. Visage marqué, Fabien Gilot ne cache pas au monde à quel point il a souffert pour arracher sa place olympique aux côtés du Niçois. « La qualif’ est là, confesse le champion de France sortant. Ça a été une course difficile. Probablement la plus dure de ma vie. L’ambiance a vraiment été électrique, plus que les années précédentes, plus qu’il y a quatre ans. L’essentiel était de prendre le ticket. Maintenant, rendez-vous à Londres. Je suis sûr que ce sera beaucoup plus facile et que je nagerai beaucoup plus vite. » Frédérick Bousquet, déjà éliminé sur 50 m papillon et qui devra absolument finir dans les deux premiers du 50m nage libre, aurait aimé en dire autant...