Agnel : « Je me lance sur 200m pour gagner »

Alors qu’il s’entraîne désormais aux Etats-Unis, Yannick Agnel sera présent, mercredi à Dijon, pour le stage de l’équipe de France avant les Mondiaux de Barcelone (28 juillet-4 août). Le double champion olympique 2012 (200m et 4x100m) s’alignera comme prévu sur les relais, mais fera l'impasse sur 100m privilégiant le 200m.

Yannick, quel sera votre programme aux Mondiaux de Barcelone ?

Je vais nager les relais, pour lesquels je suis à l’entière disposition de l’équipe de France. Ce sera au staff et aux nageurs de décider ensemble, donc on ne se sait pas exactement qui nagera quoi. Et j’ai décidé de participer aux 200 m nage libre en individuel.

Et pas au 100 m ?

Pas sur 100 m, exactement. Je ne me sens pas prêt à nager un 100 m à un niveau compétitif sur ces Mondiaux.

Où en êtes-vous dans votre préparation ?

J’en ai pris pour mon grade ces derniers jours. On va commencer à descendre doucement au niveau du kilométrage sur ces deux dernières semaines. Si j’ai fait le choix de concourir sur le 200 m nage libre, c’est que je me sens bien. Je sens que je nage plutôt pas mal, avec des sensations honorables, et j’ai vraiment envie de jouer ma carte.

Pensez-vous avoir vos chances ?

Si je me lance sur le 200 m, c’est pour gagner. Je sais bien qu’avec cette saison un peu en dilettante, il y aura forcément des incertitudes, mais d’un autre côté je me sens vraiment bien, je prends beaucoup de plaisir à nager depuis ce mois et demi de reprise.

Si vous deviez faire parvenir un message à vos partenaires de l’équipe de France ?

Je leur dirais que si je me lance sur un 200 m en individuel, c’est que je me sens capable de tenir tout le programme, y compris deux ou trois relais, et que je serai toujours à disposition si besoin est. Il va falloir faire en fonction des sensations de chacun par rapport aux temps réalisés récemment, qui annoncent d'ailleurs de très bonnes choses pour nous.

Seriez-vous prêt à participer aux séries dans les relais ?

Si on me le demande, oui. Je suis là pour aider l’équipe de France, pour aider à chercher la plus belle médaille possible. Peu importe ce qu’on me demandera de faire, je le ferai.

« Je veux ma revanche avec Phelps… à Call of Duty »

Quel sera votre entraîneur sur les prochains jours ?

Mon entraîneur à Dijon sera l’assistant-coach de Bob Bowman (son nouvel entraîneur, ancien entraîneur de Michael Phelps, ndlr), Fernando Canales. Il sera aussi présent à Barcelone, mais pas dans le cadre de l’équipe de France. Il est accrédité par la FINA (Fédération internationale de natation) et sera présent au bord du bassin. J’aurai donc à la fois Fernando et Bob avec moi à Barcelone.

Comment appréhendez-vous les retrouvailles avec Fabrice Pellerin, votre ancien entraîneur à Nice ?

Je ne l’appréhende pas particulièrement. Je sais qu’on va être focalisés et concentrés chacun sur nos objectifs, et il n’y a pas de raison que ça se passe mal.

Comment se passe votre nouvelle vie aux Etats-Unis ?

J’ai pris un petit appartement à côté de la piscine. Pour l’instant, tout se passe super bien. J’ai été très bien accueilli au sein du groupe, j’ai pu écumer pas mal de petits coins de Baltimore. J’ai appris à connaître et à m’installer sur cette nouvelle vie américaine, et ça me plaît vraiment beaucoup.

Avez-vous croisez Michael Phelps ?

On a discuté, on a fait quelques parties de jeu vidéo ensemble. D’ailleurs j’aimerais lui dire que je n’ai pas joué à mon niveau habituel à Call of Duty, et que je veux ma revanche.

Et dans l’eau, comment cela se passe ?

L’entraînement en lui-même change un peu, au niveau de la méthode. Mais ce qui change surtout, ça reste l’environnement, et je dirais le côté américain de la chose. Entre chaque longueur, on s’arrête, on se gueule dessus pour s’encourager. C’est différent, et je trouve ça assez bénéfique pour le groupe, pour la bonne humeur. C’est une philosophie que je trouve très sympa. On fait les choses sérieusement, sans se prendre au sérieux…

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Propos recueillis par Julien Richard