Agnel : « Un rêve de gosse qui se réalise »

Double champion olympique, sur 4x100m dimanche et 200m nage libre ce lundi, Yannick Agnel écrit l’histoire de la natation française dans le bassin des Jeux Olympiques de Londres. Ce titre sur 200m lui tenait particulière à cœur.

Yannick, réalisez-vous l’énorme exploit que vous venez de réaliser ?

Non. Je crois que je ne réalise pas encore. Je suis encore dans ma bulle. Je sais qu’il va falloir que j’aille me reposer rapidement. J’ai un contrôle antidopage et demain (mardi), j’ai les séries du 100m. Ça va être assez dur. Je suis ravi parce que c’était la course que j’attendais, que je chérissais tant depuis bien longtemps. C’est un rêve de gosse qui se réalise. C’est génial.

Vous attendiez-vous à une telle razzia ?

Honnêtement, non. Après la médaille d’hier soir (dimanche), je me suis dit qu’il y avait pas mal de choses qui étaient possibles. Je me suis mis à rêver d’un peu plus. Je n’ai pas trop dormi, je vous l’avoue. Ce soir, ça va être un petit peu difficile aussi. Il va falloir rester concentré. 

Vous être parti très fort et vous avez fini encore plus fort sur cette course…

Oui. Je savais que j’étais le nageur le plus rapide sur 100m de toute la finale. Il fallait que je m’extraie rapidement du peloton. C’est ce que j’ai fait sur le premier 100m. Après, j’ai essayé de garder ma vitesse au maximum et de terminer avec mes tripes. Je suis content que ça ait marché.

Michael Phelps, « Usain Bolt des bassins »… Les comparaisons pleuvent…

(Rires) Ça fait trop de comparaisons et trop d’honneurs. Je ne suis pas un aussi grand champion que Michael Phelps, certainement pas. Je suis juste ravi de la manière dont ça s’est passé. Je vais prendre un peu de repos maintenant.

Comment allez-vous aborder le 100m et le 4x200m ce mardi ?

Ça va être encore une grosse journée. Il y aura deux gros 100m à fournir. Il va falloir se concentrer pour les séries du matin. Je pense que ça va être assez compliqué de se hisser en demi-finales après cette médaille. Je vais essayer de donner le maximum, comme d’habitude. Et puis le 4x200, avec les potes, on va essayer de faire le maximum et de se faire plaisir. Je crois que c’est le maitre mot durant cette semaine.

Avez-vous discuté avec votre entraineur, Fabrice Pellerin ? Dimanche, il a parlé d’un « orgasme tantrique » après la victoire de Camille Muffat…

J’irai lui demander (rires). En tout cas, si je dois remercier quelqu’un en premier lieu, c’est certainement lui, le groupe d’entrainement, tous les gens qui m’ont soutenu pendant ces années de dur labeur. Il ne faut pas se leurrer, on s’amuse quand même pas mal. Merci à tous ceux qui nous soutiennent. Vous êtes des propulseurs invisibles qui nous permettent de toucher en premier.

Que vous a dit le président de la République, François Hollande ?

Qu’il était fier de moi, qu’il me remerciait et que j’étais un modèle pour les jeunes. J’espère que tous les jeunes qui nous regardent sont fiers de nous.

Propos recueillis par Pierrick Taisne