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Apnée: "Je pense qu'on peut aller encore plus loin", Arnaud Jerald raconte son fantastique record du monde à 120 mètres

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Le 9 aout dernier aux Bahamas, Arnaud Jerald, 26 ans et apnéiste professionnel, descendait jusqu'à 120 mètres de profondeur en l'espace de 3 minutes et 35 secondes. Un nouveau record du monde pour le Français, qui a raconté cet exploit dans les Grandes Gueules du sport, ce samedi sur RMC.

A 26 ans, l'apnéiste professionnel Arnaud Jerald a décroché un septième record du monde mardi en descendant à 120 m de profondeur en poids constant bi-palmes aux Bahamas, à l'occasion du Vertical Blue. Un exploit qui lui a demandé de passer 3 minutes et 35 secondes sous l'eau, et que le Français a raconté dans les Grandes Gueules du sport, ce samedi sur RMC.

"Sous l'eau on ne voit pas grand chose"

L'apnée étant une pratique méconnue du grand public, Arnaud Jerald fait le point sur la pratique de l'apnée moderne: "On descend avec les palmes et on remonte avec les palmes. Ce n'est pas comme dans le Grand Bleu où on descendait avec des poids, et on remontait avec un ballon plein d'air, donc on dépendait du matériel."

Puis il explique sa descente à 120 mètres de profondeur: "Sous l'eau on ne voit pas grand chose, surtout ici aux Bahamas où on plonge dans un trou de 200 mètres de profondeur et à 60 mètres il fait nuit noire. Donc on a une lumière sur la tête et on voit juste le cable auquel on est rattaché. On essaie simplement de se concentrer, d'avoir des pensées positives et de se concentrer sur le présent."

"Aujourd'hui on peut être à 120 mètres juste grâce à la force des muscles"

Pour préparer un tel record, Arnaud Jerald s'est entraîné ces deux-trois dernières années au Cercle des nageurs de Marseille notamment aux côtés de Florent Manaudou. Il explique que sa préparation physique consiste essentiellement à de la musculation et de la piscine pour s'entraîner dans ses mouvements.

Descendu à 120 mètres de profondeur, ce qui constitue un nouveau record, le Français indique ne pas savoir quelle est la limite maximale à laquelle les plongeurs peuvent descendre: "Il y a des années on disait que c'était impossible de passer la barre des 100m, puis Jacques Mayol l'a fait. Aujourd'hui on peut être à 120 mètres juste grâce à la force des muscles. C'est compliqué de connaître la limite."

"Il y a sept ans, le record du monde dans ma catégorie était à 83 mètres. Tout a explosé très vite. Pour être allé à 120 mètres, je pense qu'on peut aller plus loin, mais il faudra passer les étapes et ne pas les brûler. On n'ira pas à 200 mètres non plus", ajoute-t-il.

"Le risque 0 n'existe pas"

Pour autant, il assure ne pas y voir de danger pour sa vie et ne pas y penser non plus: "Ca reste un sport extreme, donc il faut bien regarder le risque en face et être conscient du risque. Le risque 0 n'existe pas, mais sur des performances comme ça, on serait proche d'un risque 0 parce qu'on descend le long d'un filet, un drone nous suit et les éléments ne bougent pas. Donc ça n'est pas comme en montagne où tu peux avoir des avalanches."

"Les années du Grand Bleu il y a eu des accidents parce qu'on dépendait du matériel, le no-limit a été arrêté en 1996, et depuis il y a les championnats du monde à la palme. Entre 1996 et aujourd'hui, il n'y a eu qu'un seul décès dans notre sport avec une participation de 100 athlètes par championnat du monde, donc c'est assez raisonnable", conclut-il.

AC