Bernard « casse » la routine

Alain Bernard - -
« Avant, rien qu’à ma tronche, Alain savait ce qui allait se passer durant la séance. Aujourd’hui, il ne sait pas à quoi s’attendre. » Denis Auguin, l’entraîneur d’Alain Bernard, joue aux devinettes avec son athlète depuis que ce dernier lui a demandé d’innover.
Le plus grand nageur français de l’histoire replonge samedi et dimanche sur 50m et 100m nage libre au meeting de Rouen (petit bassin). Une prise de repères sans grande valeur chronométrique un peu plus d’un mois après la reprise de l’entraînement mais qui va se servir de test aux nouvelles méthodes antiboises. « Je travaille sans schéma fixe et rien ne se reproduit. On a modifié le travail de musculation et quand il nage c’est plus court mais toujours très qualitatif », ajoute Auguin, qui s’est basé sur les méthodes appliquées depuis deux ans par Britta Steffen, la Kaizer du sprint féminin. « Ça fait 10 ans que je m’entraîne avec la même routine. La semaine est différente maintenant dans son organisation. On est monté en intensité petit à petit. Ça me plait pour l‘instant » annonce Bernard.
La concurrence s’aiguise
La saison qui s’ouvre ce week-end pour le requin de la Côte est pleine d’embûches qui seront autant de balises d’ici Londres. Si en 2009-2010, Bernard a mis la pédale douce sur l’entraînement pour souffler et travailler son brevet de pilote, cette saison retour marque un retour à des doses de travail plus importantes. « On est à 60%-70% de plus que la saison dernière », estime Auguin.
Il faut vite se jeter dans le feu du 100 pour Bernard (qui vise les Mondiaux en petit bassin en décembre à Dubaï puis ceux en grand bassin de Shanghai en juillet) car ses adversaires sont déjà bouillants. Les Américains ont montré les dents lors des PanPacifiques et le Canadien Brent Hayden est devenu, aux jeux du Commonwealth, le premier nageur en moins de 48 secondes (47’’98) depuis la fin des combinaisons.