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Bousquet : « Ça fait un peu peur »

Le meilleur Français du moment va découvrir la compétition sans combinaisons.

Le meilleur Français du moment va découvrir la compétition sans combinaisons. - -

Le sprinteur français en forme du moment, Frédérick Bousquet, aborde, dès mardi sur 50m papillon, les championnats de France (13-18 avril) sans combinaison en polyuréthane.

Frédérick, un petit mot sur votre toute récente paternité (ce week-end il donnait le biberon à 3h du matin)…
Elle est bien réelle ! Je l’ai constaté partout mais je ne souhaite pas l’évoquer ici en pleins championnats de France.

Vous paraissez en pleine forme en tout cas avant votre première course mardi sur 50 m papillon…
Merci pour le compliment, je me sens bien, ma préparation s’est bien déroulée tout comme mes deux dernières sorties, donc je ne vois pas pourquoi ça ne se passerait pas bien.

Sans combinaison, c’est autre chose ?
Ça nous change au niveau des sensations dans l’eau et au niveau des chronos qui seront certainement moins rapides. On espère quand même que la hiérarchie ne sera pas trop modifiée.

Y-a-t-il un peu d’appréhension ?
Au début oui, mais heureusement pour moi, j’ai eu ma première compétition en décembre, en grand bain en Hollande, et les temps étaient plutôt bons, j’avais fait 22’’10 sur 50m nage libre. Je me suis dit que l’écart de temps était moins important que ce que je craignais.

Cela change-t-il les sensations ?
Sur un 50m on a l’impression d’aller beaucoup moins vite, et sur 100m, c’est la fin de course qui est plus dure. On le sent plus tôt, dès après le virage, la relance vient moins vite, il y a plus de difficulté dans le retour.

Qu’avez-vous fait de vos anciennes combinaisons ?
Je les garde dans un sac, je me prends à rêver qu’un jour je pourrais m’en resservir un jour. En février, à Auburn, j’ai participé à une compétition qui autorisait le port de la combinaison. Je me suis inscrit rien que pour avoir le plaisir de retrouver les sensations de glisse, et j’ai gagné… J’ai la fierté d’avoir battu le record des Etats-Unis du 50 yards en combinaison !

« Jean Boiteux avait toujours un petit mot pour nous »

La fin des combinaisons, c’est aussi le retour du rasoir…
Oui, surtout sur le torse. On avait pris l’habitude de juste mettre un coup de tondeuse, là il va falloir repasser à la crème épilatoire et au rasage, ça va repousser encore plus… Sur le long terme, ce n’est pas terrible mais il va bien falloir y passer (rires).

Comment voyez-vous ces championnats de France ?
Ça va être délicat surtout sur le 100 mètres parce qu’on nous rajoute des quotas à réaliser dès les séries. Ça va être le piège à éviter de ces championnats parce que j’ai l’habitude d’en garder sous le pied, je suis plutôt fainéant à l’effort. Devoir réaliser un temps dès le matin constitue un danger, il va falloir faire attention.

Le grand public va-t-il comprendre l’absence de nouveaux records ?
Les exploits vont se passer dans l’eau et non plus sur le chrono. En athlétisme on attend la performance chronométrique, là ce seront plus les stratégies de course.

Jean Boiteux (premier champion olympique français en 1952) nous a quitté ce matin à l’âge de 77 ans…
Ça a été un petit peu le choc de ce matin, j’ai appris ça à la radio, on arrivait avec les kinés à Saint-Raphaël. Ça fait bizarre surtout à la veille d’un championnat parce qu’on s’attend toujours à le voir autour des bassins, avec chaque fois un petit mot pour nous. J’ai eu l’occasion de le rencontrer en 2000 quand j’ai fait mes débuts dans la natation. C’était un grand monsieur, son départ va laisser un vide.

Propos recueillis par Julien Richard à Saint-Raphaël