Bousquet/Manaudou : « Notre complicité est une force »

Frédérick Bousquet et Florent Manaudou - -
Frédérick, comment gérez-vous la confrontation avec Florent alors que vous êtes très proches dans la vie ?
On ne pense pas à l’adversité jusqu’au moment où nous nous retrouvons côte à côte sur les plots. On préfère outrepasser le fait que l’on est adversaires. Nous sommes dans une dynamique où chacun tire l’autre vers le haut. On s’aide à aller de plus en plus vite. On profite de cette émulation.
Florent, comment Frédérick vous pousse-t-il vers le haut ?
Tout simplement en le voyant nager. Il m’a donné envie de nager depuis Sydney en 2000. Il m’avait également impressionné lors des championnats d’Europe en 2006 à Helsinki. Il avait cassé la barre des 22 secondes lors de la médaille d’argent sur le relais 4x50m nage libre. Pour un Français, c’était génial de descendre sous la barre des 22 secondes. Avec Frédérick, on se complète à l’entraînement. Nous sommes très différents mais c’est ce qui fait notre force. On se pousse sur nos faiblesses et, de ce fait, on devient meilleurs. Nous essayons de nous pousser au maximum. Je suis plus laxiste alors que Fred est très professionnel. Le juste milieu serait parfait.
Et vous Frédérick ?
Florent me permet de me décontracter et d’enlever de l’importance à la performance. Le bon résultat ne viendra pas de la perfection mais d’un équilibre entre le laxisme de Florent du fait de son âge (22 ans) et mon côté professionnel. Il faut que tout soit parfait pour réaliser une bonne performance. Mais en côtoyant Florent, je me rends compte que c’est faux. On fait juste du sport, on ne joue pas notre vie.
Décrivez chacun les qualités de l’autre…
Frédérick Bousquet : Pour un très jeune athlète, Florent a une très grande maturité et une belle maîtrise de cette course qu’est le 50m nage libre. Son intelligence à l’entraînement est incroyable. Il se connait parfaitement également. Il sait comment son corps va réagir et arrive à gérer les semaines d’entraînement.
Florent Manaudou : Sa force est principalement son expérience. Ça fait 13 ans qu’il est en équipe de France. Il est très professionnel. C’est une grosse qualité lorsque l’on arrive dans une grande compétition. Il a le réflexe de bien manger, bien se reposer. Personnellement, je ne l’ai pas encore.
Cette complicité entre vous est-elle une force ?
Frédérick Bousquet : C’est vrai mais nous n’avons pas encore vécu de gros événements ensemble. En 2012, aux championnats du monde d’Istanbul, cette complicité a été une force. C’était génial d’être ensemble dans la chambre d’appel par exemple. Cela amène un courage supplémentaire.
Vous êtes-vous détachés de Laure Manaudou ?
Frédérick Bousquet : Pour moi, joker !
Florent Manaudou : Avec Fred, on s’est connu grâce à Laure. On n’a pas besoin de Laure pour se voir ou être amis. La base c’est Laure mais maintenant nous avons des vies différentes.
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