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Castel : « Je peux devenir encore plus forte »

Castel, championne d'Europe du 200m dos à Debrecen

Castel, championne d'Europe du 200m dos à Debrecen - -

A 21 ans, la Toulousaine a décroché mardi son premier grand titre en grand bassin sur le 200m dos des championnats d’Europe de Debrecen. De quoi la rassurer à deux mois des JO de Londres, après lesquels elle compte lever le pied.

Alexianne, que ressentez-vous après ce titre européen sur 200 m dos ?

Pour des premiers championnats d’Europe, c’est bien. J’ai fait un super chrono (2’08’’41) et j’ai beaucoup mieux géré ma course émotionnellement et tactiquement qu’aux championnats de France. Je me suis pris une claque à Dunkerque et maintenant, je sais comment gérer mes courses et je pense que je peux devenir encore plus forte. J’ai appris quelque chose. Ce n’est pas plus mal de se planter aux France et de réussir aux Jeux après.

Qu’avez-vous ressenti quand vous avez vu que vous aviez gagné ?

Beaucoup de satisfaction et d’émotions parce qu’il y a beaucoup de gens qui sont derrière moi, qui ont cru en moi après les championnats de France et, au final, je ne les ai pas déçus. Je nage pour moi mais aussi pour les gens que j’aime.

Vous avez écrit dans la paume de vos mains les lettres "M" et "C". Qu’est-ce que cela signifie ?

Je ne peux pas vous le dire. C’est un petit pari que j’avais fait. Il se reconnaîtra.

Alors que vous allez fêter vos 22 ans en juillet mais vous avez annoncé que vous lèveriez le pied après les Jeux (pour lesquels elle est qualifiée sur 100 et 200 m dos). Pourquoi ?

Il faut que je continue mes études parce que la natation, on n’en vit pas et malheureusement, je ne peux pas poursuivre à Font-Romeu, sauf par correspondance. Ce n’est pas évident mais il faut dire au revoir à Richard (Martinez, son entraîneur, ndlr). Je suis partie de chez moi quand j’avais quinze ans. Je suis allée à Font-Romeu. A la base, je ne devais y rester que trois ans, jusqu’au bac. Mais comme je me suis qualifiée aux Jeux et que je me sentais bien, je ne voyais pas l’intérêt de partir tout de suite. Je ne savais pas encore, à cette époque-là, que j’allais y rester quatre ans.

Mais allez-vous arrêter définitivement la natation ?

Non. Je sais que je continue l’année prochaine. Maintenant, si je rentre dans mon école d’auxiliaire puéricultrice à Bordeaux, je ne pourrai pas continuer à nager correctement sur mes dix mois de formation. Mais on ne sait jamais. D’ici là, je reprendrai peut-être goût à la natation à fond. Je ne sais pas, je ne me projette pas.

Le titre de l'encadré ici

Castel en veut à Manaudou|||

En mars dernier dans la piscine de Dunkerque, Laure Manaudou, victorieuse du 200 m dos et Alexianne Castel, deuxième, se sont qualifiées pour les Jeux de Londres. Mais la championne olympique 2004 avait annoncé à haute voix, dans la chambre d'appel, qu’elle laisserait son billet olympique à sa coéquipière de Marseille Cloé Credeville, troisième de la finale. Et surtout, juste avant le départ, les deux coéquipières sont venues à quelques centimètres du visage de Castel pour se serrer la main. Un évènement déstabilisant pour la Toulousaine, qui en veut encore à Manaudou. « Me faire prendre ma place par quelqu’un qui est peut-être sportivement extraordinaire mais… j’ai eu pas mal de déceptions à ces championnats. Je n’en dirai pas plus parce que c’est assez difficile d’en parler », a juste lâché Castel après son titre européen. Son entraîneur confirme que sa nageuse a été ébranlée : « On a du mal à encaisser qu’il y ait des gens qui vous fassent des coups vaches gratuitement, a déclaré Richard Martinez. Il y en a qui réagissent mieux que d’autres. Elle, elle a eu du mal à le vivre. » J.R.

Propos recueillis par Julien Richard, à Debrecen