Cette fois, c’est bien fini pour Bernard

Alain Bernard - -
Le couperet est tombé dimanche en fin d’après-midi. A 17h55, la composition du relais 4x100m qui est allé arracher l’or olympique, quatre heures plus tard, était tombée. Amaury Leveaux, Clément Lefert, Fabien Gilot et Yannick Agnel… Point de Jérémy Stravius donc et surtout d’Alain Bernard. Une annonce lourde de sens puisqu’elle a enterré, définitivement cette fois, la fin de carrière de l’Antibois.
Déjà en larmes, en mars, à l’issue des championnats de France de Dunkerque, l’ancien recordman du monde du 100m a de nouveau craqué après le sacre de ses potes, quatre ans après avoir laissé échapper le plus beau métal dans les derniers mètres de la finale pékinoise. Dimanche matin, c’est un Alain Bernard tout en retenu qui s’était pourtant présenté face à la presse à l’issue des séries du 4x100m. « C’est une journée particulière, reconnaissait-il. Il y a de l’émotion. On va les laisser de côté. C’est ma dernière grosse journée en compétition internationale, donc elle a une saveur particulière. »
Auguin : « La règle est assez claire »
Son épilogue l’est tout autant. Retenu comme remplaçant pour les JO, le champion olympique 2008 du 100m nage libre a été victime du règlement interne mis en place concernant le relais. Yannick Agnel et Fabien Gilot étant qualifiés sur 100m nage libre, ils étaient assurés d’intégrer le relais pour la finale. Du coup, l’écrémage entre les quatre participants des séries devait se faire au temps. « La règle était assez claire, rappelait Denis Auguin, l’entraîneur de toujours de Bernard. Il y a 6 centièmes d’écart entre les quatre garçons ce matin. Après, le DTN a fait ses choix. » Des choix auxquels s’attendait le Français (« S’il y a des écartés, c’est comme ça ») et qu’il a respectés.
« Alain a réagi comme il a toujours réagi face au sport, poursuit Auguin. Il accepte parfaitement le fait d’avoir nagé moins vite que les autres. » Depuis le début de l’aventure londonienne, c’est en grand frère que Bernard se comporte. En conseiller avisé et spectateur attentif des performances de ses petits camarades. « Je crois qu’il le fait avec plaisir et beaucoup d’abnégation, raconte Auguin. C’est aussi le rôle qu’il voulait avoir en équipe de France. N’étant pas qualifié en individuel, il voulait lui rendre toute l’expérience qu’elle lui a apporté. » Dimanche, c’est surtout l’équipe de France qui lui a encore laissé un petit quelque chose. Un petit quelque chose en or. Un deuxième titre olympique. Qui lui revient aussi forcément un peu.