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Championnats d’Europe : pourquoi les Bleus font profil bas

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L’équipe de France de natation arrive à Berlin avec beaucoup de bonne volonté mais des ambitions modérées. Privés de la retraitée Camille Muffat et des blessés Camille Lacourt et Frédéric Bousquet, les Bleus espèrent surtout limiter la casse lors de ces championnats d’Europe.

Les nageurs français nous ont mal habitués : records du monde à la pelle, or olympique, titres mondiaux, record de médailles en championnat d’Europe en 2010 (21 médailles dont 8 en or), la France première nation européenne aux Mondiaux de Barcelone l’été dernier... C’est simple, depuis le titre olympique de Laure Manaudou en 2004, les Bleus n’ont cessé de briller lors des grandes échéances. Autant dire que ces championnats d’Europe étaient censés servir d’échauffement, de préparation en vue de Rio 2016. Mais ça, c’était avant que Camille Muffat n’annonce sa retraite à la surprise générale, que Frédéric Bousquet ne stoppe sa saison pour se faire opérer de l’épaule ou que Camille Lacourt ne déclare forfait. Depuis, le ciel au-dessus des têtes tricolores s’est quelque peu assombri, bien loin de l’euphorie de l’équipe d’athlétisme, qui a battu des records lors de ses ‘’Europe’’ à Zurich.

Des Bleus « amoindris »

Si bien que Lionel Horter prévient : il ne faut pas attendre de ces championnats d’Europe une moisson française exceptionnelle. « Je vous annonce un scoop : il y a de bonnes chances qu’on ne soit pas première nation européenne à la fin de cette compétition, lâche le directeur technique national. On ne va pas revenir sur les raisons ni sur les circonstances de ces absences. Le sport de haut niveau, c’est une succession de défis. C’est un défi pour notre équipe et pour notre encadrement d’entrer dans cette compétition amoindris et d’essayer d’y briller le plus possible. » Avec comme adversaire majeur les Britanniques, qui ont pour eux d’avoir disputé une compétition importante cet été avec les Jeux du Commonwealth face notamment à l’Australie, et les Russes, qui préparent les championnats du monde de Kazan l’an prochain.

Même Yannick Agnel, chef de file de la délégation française, arrive à Berlin sans certitude. Sous la direction de Bob Bowman, son entraineur depuis un an, Agnel a décidé de se remettre au 400m, sur lequel il est champion d’Europe en titre et qu’il avait délaissé pour de plus courtes distances. Reste qu’il est en tête des bilans européens sur 200m cette saison. Autres leaders attendus : Florent Manaudou, Jérémy Stravius, Coralie Balmy et Charlotte Bonnet, pas encore en tête des bilans européens cette saison mais en progrès. Et surtout, comme depuis 2004, le camp tricolore compte sur des invités surprise. Axel Reymond, devenu champion d’Europe du 25km en eau libre ce dimanche, a déjà montré la voie.

Un bassin qui fait polémique

Ces championnats d’Europe se dérouleront dans un bassin temporaire, construit dans le vélodrome de Berlin qui avait accueilli les championnats du monde en 1999. Les Français y avaient, à l’époque, fait une razzia avec 10 médailles dont 7 en or. Pourquoi dans un vélodrome ? Parce que le bassin qui a accueilli les championnats d’Europe en 2002 est devenu trop étroit. Les organisateurs ont donc préféré y organiser les épreuves de plongeon et de natation synchronisée et construire un bassin temporaire. De quoi rendre furieux Florent Manaudou : « Le bassin n’est pas à la hauteur d’un championnat d’Europe. Ce n’est pas comme d’habitude en tout cas. C’est juste un peu dommage de s’entraîner une année entière pour arriver sur un bassin qui n’est pas au niveau. » Décidément, il n’y a pas grand-chose qui va pour les Bleus.

Apolline Bouchery avec J.Ri et C.G