Cielo, le show ou l'effroi

Cesar Cielo en pleurs sur le podium du 50 m papillon. - -
Il est resté plusieurs minutes en pleurs dans le bassin. Prostré, terrassé par l’émotion. Avant d’en remettre une couche sur le podium. Champion olympique du 50 m nage libre, et déjà double champion du monde (50 et 100 nage libre) en 2009, l’homme a pourtant l’habitude des triomphes. Oui mais voilà. Sa sensibilité à fleur de peau ressort. Plus encore que d’habitude. Cette médaille d’or mondiale sur 50 m papillon, première pierre de son triple défi individuel à Shanghai, a un goût particulier pour Cesar Cielo. Car « l’affaire » est passée par là. Ce contrôle positif à un diurétique, en mai, puis l’attente de la décision du TAS qui finira par ne pas le suspendre et le laisser ainsi prendre part aux Mondiaux.
Alors il craque, Cesar. Heureux d’apporter la meilleure des revanches sur le plan sportif. « C’était la médaille d’or la plus dure à obtenir de ma vie, lance le Brésilien, affable devant la presse suite à son succès. La page de cette période difficile se tourne. » Pas pour tout le monde, apparemment. Après la victoire de celui qui va également disputer les 50 et 100 m nage libre, des sifflets sont descendus des tribunes, la plupart émanant de celle des athlètes. Le Kenyan Jason Dunford, sixième de la course, a même tourné ses deux pouces vers le bas en direction de Cielo. Un geste nimbé d’amertume et d’ironie.
Manaudou : « Il pleure à chaque titre… »
Tout comme la déclaration de Florent Manaudou, cinquième, dont on sent toute la retenue dans la voix : « Il pleure à chaque titre donc on commence à être habitués … C’est bien pour lui, il a réussi à bien rentrer dans la compétition, il est champion du monde. La hiérarchie est respectée, il avait le meilleur temps mondial. Voilà, il n’y a pas d’autres mots. » Un sourire jaune partagé par nombre d’autres nageurs. Seul Frédérick Bousquet, ancien partenaire d’entraînement du Brésilien à Auburn, reste fidèle à sa ligne de défense de son ami qu’il retrouvera sur 50 m nage libre : « Je n’ai pas osé aller le voir car il était en larmes. Je suis très heureux pour lui, forcément. Avec ce qu’il vient de traverser, c’est fort. » Trop pour certains.