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Coup de sang à Shanghai

Cesar Cielo

Cesar Cielo - -

La Fédération internationale de natation a décidé de réintroduire les contrôles sanguins à l’occasion des Championnats du monde à Shanghai (24 au 31 juillet). Après la révélation de l’affaire Cielo, la surveillance des bassins monte d’un cran.

Tout sauf un hasard. Quand Cornel Marculescu, le directeur exécutif de la Fédération internationale de natation (FINA), a annoncé samedi à Shanghai le retour des prélèvements sanguins, l’effet de surprise a été vite dépassé par un léger soupir de soulagement. Après le récent contrôle positif de César Cielo à un diurétique (produit masquant), c’est un sport dans son ensemble qui s’apprête à renforcer son niveau de vigilance à l’occasion des Championnats du monde à Shanghai (24 au 31 juillet). Les prises de sang, les nageurs et nageuses y avaient échappé ces six dernières années, depuis les Mondiaux de Montréal. Mais ils devront à nouveau s’y soumettre la semaine prochaine en Chine.

« En cyclisme, en athlétisme, en ski de fond et dans tous les sports où il y a une exigence athlétique élevée, à la fois en termes de puissance musculaire et d’endurance, des tests urinaires mais aussi sanguins sont utilisés depuis 10 ans », regrette le docteur Gérard Dine, hématologue et spécialiste du dopage. De 2005 à 2011, les performances exceptionnelles ont surtout été mises sur le compte des fameuses combinaisons en polyuréthane. « L’avantage qu’elles apportaient, faisait qu’il n’était pas forcément nécessaire de se doper comme au temps des nageuses de l’Allemagne de l’Est, poursuit le ‘‘père’’ du suivi longitudinal en France. Le problème est que les combinaisons ayant été retirées parce qu’elles modifiaient trop la donne, le dopage pouvait revenir. La FINA a décidé de tenir compte de ce risque. »

Pour Lionel Horter, le directeur de l’équipe de France, le retour des analyses sanguines est une bonne nouvelle pour la discipline. « A titre personnel, je m’en réjouis, insiste-t-il. Je pense qu’il faut faire tout ce qui est possible pour éliminer les tricheurs. Si certains devaient être pris, il faudra être intransigeant. » A Shanghai, la semaine prochaine, la décision du Tribunal Arbitral du Sport dans le dossier Cielo pourrait donc ne pas être la seule mauvaise nouvelle pour l’image de la natation. Car d’après Gérard Dine, « si on se fait prendre à un diurétique, très facilement repérable, si on prend ce risque, c’est probablement parce qu’on veut masquer des méthodes beaucoup plus sophistiquées. » Qui n’échapperont peut-être plus aux fins limiers de la lutte antidopage.