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Dunkerque, c’est là qu’ça se passe !

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Les Championnats de France qualificatifs pour les JO de Londres débutent ce dimanche à Dunkerque. Une échéance couperet qui rejettera inévitablement plusieurs vedettes tricolores sur le bord du bassin.

On va enfin savoir. Après plusieurs semaines d’info, parfois d’intox, de parties de cache-cache voire d’évitement, le gratin de la natation française se retrouve enfin rassemblé au pied du tremplin olympique. Ou à l’entrée du tunnel sous la Manche, c’est selon. En tout cas, c’est bien face à cette perfide Albion embrumée, que l’on entraperçoit par-delà la mer du Nord, que vont s’arracher les précieux sésames olympiques dans la piscine dunkerquoise Paul-Asseman. Droit devant, l’ambition en bandoulière.

Si ces dernières années la natation française a eu tout le loisir de sa familiariser avec cet impitoyable système de sélections calqué sur les « trials » à l’américaine, jamais les Championnats de France n’auront autant été attendus. Pour de multiples raisons. La première tient en un nom : Laure Manaudou. A la fois icône, détonateur et poisson-pilote de la natation tricolore, l’ex-naïade va tenter de se qualifier pour ses troisièmes JO après avoir tout gagné, battu en retraite pendant deux ans puis donné la vie à une petite Manon. Mais à 25 ans, l’absence de challenge et d’adrénaline manquait cruellement à l’ancienne bête de compétition. Et comme Manaudou a une sainte horreur du vide, elle s’est donc fixé un ultime (?) défi sur 100m dos (elle est également engagée sur 50 dos, 200 dos et 200m), sa distance naturelle bien avant le 400 mètres qui l’a pourtant hissée sur le toit du monde.

Huit « purs cent » pour deux tickets

L’autre temps fort de ces championnats couperets sera, à n’en pas douter, le 100 mètres masculin. Une distance qui mérite plus que jamais son surnom d’épreuve reine tant elle regorge de « purs cent » et de candidats potentiels à la qualification olympique. Parmi les castés, on retrouvera Agnel le prodige, Bernard le taulier, Gilot l’épouvantail, Leveaux le revenant, Meynard l’atypique, Bousquet l’express, Manaudou l’insondable ou encore Mallet le discret. Quatre d’entre eux figurent actuellement dans le Top 15 mondial (Agnel, Leveaux, Bernard, Gilot), mais seuls deux tickets seront attribués. Dur pour les nerfs, terrible pour l’ego. Avec l’abandon des combinaisons en polyuréthane, la natation française découvre en tout cas une densité jamais observée jusqu’alors, où la bagarre sans « dopant technologique » s’impose comme l’unique juge de paix.

Et puis, comment ne pas oublier les deux co-champions du monde du 100 m dos, Camille « playboy » Lacourt et Jérémy « l’introverti » Stravius, qui ne pourront pas éternellement refaire le coup de l’égalité parfaite. Comment ne pas citer également Camille Muffat, qui pourrait bien ratiboiser le record de France du 400 m de Manaudou (ancien record du monde) sous les yeux de l’intéressée ? Sans parler d’Amaury Leveaux qui rêve de bousculer la hiérarchie pas seulement sur 100 m, ou encore de Florent Manaudou qui ne cesse de s’affirmer au plus haut niveau. Les coudes à coudes n’ont pas encore fait des vagues que déjà, les pronostics vont bon train. On en salive d’avance. 

Gérald Mathieu