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Gilot : « J’ai rongé mon frein »

Fabien Gilot

Fabien Gilot - -

Près d’une semaine après son sacre sur 100 m aux championnats de France, Fabien Gilot revient sur sa progression. Désormais comblé, il se tourne vers son prochain objectif : les championnats du monde, à Shanghai, du 24 au 31 juillet.

Fabien, on n’a jamais vu autant de concurrence dans le monde de la natation en France. Comment vivez-vous cela ?
C’est drôle parce que la finale du 100 m du championnat de France est devenue en quelque sorte l’antichambre des championnats du monde. C’est un bon test pour tout le monde. On l’a vu la semaine dernière, les cinq meilleurs temps lors de cette finale sont en fait les cinq meilleures performances de l’année. Mais à mon avis cet été, il faudra passer sous la barre des 48 secondes pour espérer gagner.

Et justement à l’entraînement, êtes-vous loin de ce temps ?
A l’entraînement, je suis très loin de ce chrono. Mais il y a une évolution. Je me rends compte de ma progression. Il y a une énorme différence entre ce que je réalise en compétition et ce que je fais à l’entraînement. Lors des compétitions, il y a en plus l’adrénaline. Et puis nager six heures d’affilée dans une piscine, ce n’est pas marrant (rires).

Quelles relations entretenez-vous avec Alain Bernard, Frédérick Bousquet, William Meynard et tous les autres nageurs français ?
En fait, on s'entend super bien. Après, ça ne compte plus le jour des sélections parce qu’il n’y a que deux places à prendre. Mais il y a un énorme respect entre nous parce qu’on sait tout le travail que cela représente. Il y a une telle densité sur le 100 mètres. Cette émulation fait d’ailleurs progresser la discipline.

Alors que les combinaisons sont désormais interdites, on a l’impression que cela vous a profité…
Oui, c’est vrai. Les combinaisons ont changé notre sport. Elles avantageaient les gabarits plus lourds. Moi, étant plus filiforme, cela était plus dur. Je le reconnais, j’ai rongé mon frein.

L’été dernier, vous avez été victime d’un accident grave en Corse alors que vous aviez plongé depuis une falaise. Pouvez-vous nous raconter ce qui s’est passé ?
J’aurais pu être paralysé. Heureusement, la colonne vertébrale n’a pas été touchée. Tout ça m’a fait relativiser. Aujourd’hui, je me régale. J’espère que la vie va continuer à me sourire. Maintenant, je fais attention. Mais je ne garantis pas pour autant que ma personnalité va changer.

Lors des derniers championnats de France, Frédérick Bousquet a menacé de ne pas aller aux championnats du monde de Shanghai si son entraîneur, Brett Hawke, n’était pas à ses côtés. Comment avez-vous vécu cet imbroglio impliquant la Fédération ?
On avait déjà connu ça. En compétition, il faut comprendre que l'entraîneur est très important pour les nageurs. A mon avis, Frédérick s’est dit qu’il avait moins de chances de gagner des titres si son entraîneur n’était pas avec lui à Shanghai. Lui et son coach ont une véritable complicité. Fred s’est senti trahi par la Fédération.

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