"J'étais sur le point de repartir de zéro": pourquoi le nageur Kristian Gkolomeev a dit oui aux Enhanced Games, les "Jeux des dopés"

Une figure de proue qui assume. Kristian Gkolomeev, nageur grec de 31 ans, sera l'une des têtes d'affiche des premiers Enhanced Games, ces "Jeux améliorés" qui verront le jour fin mai 2026 à Las Vegas. Leur particularité: le dopage y est autorisé et encadré.
EPO, stéroïdes anabolisants, testostérone... Toutes les substances bannies par l'Agence mondiale antidopage (AMA) seront permises tant qu'elles peuvent être prescrites par un médecin américain. L'événement proposera des compétitions d'athlétisme (100m, 100 et 110m haies), d'haltérophilie et de natation (50 et 100m nage libre, 50 et 100m papillon).
C'est dans cette discipline que Kristian Gkolomeev, vice-champion du monde en 2019, compte briller. "Quand j'ai entendu parler de ce projet, j'ai tout de suite pensé: ce truc est fait pour moi", a confié le nageur à L'Équipe.
Un million à chaque record
Il faut dire que la récompense peut paraître alléchante: 500.000 dollars par épreuve, avec un bonus d'un million de dollar en cas de "record". De quoi éloigner toute considération éthique de l'esprit du Grec. "Je n'ai pas gagné beaucoup d'argent dans ma carrière et c'est dur, vous savez j'étais sur le point de repartir de zéro, de chercher un boulot. J'ai une famille, un enfant, je voulais acheter une maison, avoir une vie un peu plus confortable. Un million de dollars, c'est dix fois plus que ce que j'ai gagné en dix ans."
Une somme qu'il a d'ailleurs déjà empochée en février, loin des caméras, en nageant le 50m nage libre en 20"89, soit plus rapidement que le record du monde du Brésilien Cesar Cielo (20"91 en 2009). Et il ne compte pas s'arrêter là. Son entraîneur pense qu'il est capable de passer sous la barre des 20"50.
Si les organisateurs espèrent "faire converger la science et le sport pour redéfinir les limites de l'être humain", l'AMA juge le projet "dangereux et irresponsable". "La santé et le bien-être des athlètes sont la priorité absolue de l'AMA" pour laquelle "il existe de nombreux exemples d'athlètes ayant souffert d'effets secondaires graves à long terme à la suite de l'utilisation de substances et de méthodes interdites. Certains sont décédés".