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L’heure de vérité pour Manaudou

Laure Manaudou

Laure Manaudou - -

Championne olympique à Athènes en 2004, en perdition à Pékin en 2008, Laure Manaudou a repris sa carrière avec l’objectif de voir Londres cet été. Les séries du 100m dos, ce lundi matin à Dunkerque, sont son premier rendez-vous.

Dunkerque, 9h36. Sur le plot numéro 4, une icône, une star, qui a disparu des écrans radar du grand public français il y a quatre ans. C’était à Pékin, elle pleurait en sortant de l’eau, vivait un cauchemar. En replongeant ce lundi matin pour les séries du 100m dos, aux championnats de France, Laure Manaudou reprend réellement le fil d’une carrière interrompue pendant deux ans et demi après avoir vécu l’enfer en 2008. Elle a changé, tellement changé, entre ses 21 et 25 printemps. Est devenue maman d’une petite Manon. A trouvé la sérénité à Auburn, dans l’Alabama (Etats-Unis), aux côtés du papa Fred Bousquet. Un seul signe marque cette nouvelle peau : son sourire.

Dans le Nord, où elle est arrivée vendredi en fin d’après-midi pour ses premières longueurs dans le bassin de compétition, ce sourire irradie participants, organisateurs et observateurs. L’ex-stressée, craintive, a mué. « J’ai juste à nager et à sourire pour rendre les gens heureux donc c’est magique », explique Laure Manaudou. Ou comment aborder avec la plus grande décontraction le « défi personnel, médiatique, technique, affectif » qu’elle s’est fixée, selon la formule du DTN Christian Donzé. Dunkerque, pour la championne olympique du 400m à Athènes en 2004, c’est la porte de Londres. De ces JO qu’elle rêve de partager avec son petit frère et son chéri. 

« Avant, elle était vraiment à part »

« C’était une idée folle en 2004, confie Florent Manaudou (21 ans). J’espère qu’on va y arriver. Je pense qu’elle en a les capacités. Elle fait vraiment de bons chronos à l’entraînement. » Et de l’autre côté de l’Atlantique, sa sœur s’est rassurée sur les quelques meetings qu’elle a pu faire. « C’est très fort, ce qu’elle fait, estime Alain Bernard, champion olympique à Pékin quand Laure Manaudou sombrait. Les larmes, on s’en souvient beaucoup plus que les victoires. C’est ce qui l’aide à avancer. » Comme cette maturité qui la guide désormais en dehors des bassins. A Val d’Isère, en septembre, à ce stage de reprise où la DTN l’avait (ré-)intégrée, ses concurrentes ou coéquipières en équipe de France ont été surprises.

« Avant, elle était vraiment à part, reconnait la Niçoise Camille Muffat, qui était à Pékin. Maintenant, elle est plus ouverte. On a appris à se connaître. Ce n’est plus du tout la même relation. » Alexianne Castel, sa rivale sur 100m dos et 200m dos, se force à penser que « pour être la meilleure, il faut battre les meilleures ». Mais cette aînée prestigieuse, elle « l’admire énormément, humainement et sportivement ». Charlotte Bonnet avait 9 ans en 2004. « Je me rappelle l’avoir vue à la télé, glisse la nouvelle pépite de la natation française. A Val d’Isère, je l’ai côtoyée. Je ne lui avais jamais vraiment parlé. Elle est très réservée mais franchement adorable. » A Dunkerque, Laure Manaudou veut reconquérir les bassins. Pour ce qui est des cœurs, elle est très bien partie…

Laurent Picat avec JR, PT et JB à Dunkerque