RMC Sport

Lacourt : « Montrer ce que j’ai dans le ventre »

Camille Lacourt

Camille Lacourt - -

Le co-champion du monde du 100 m dos entre en lice ce lundi. Si le titre olympique reste l’objectif affirmé, le Marseillais compte bien marquer les esprits aux « France » en réalisant un chrono de référence sur sa distance de prédilection.

Que représentent ces Championnats de France pour vous ?

Les Championnats de France, c’est une étape importante. Il va falloir répondre présent surtout que j’ai un champion du monde dans ma discipline (Jérémy Stravius, ndlr). Il y a un peu moins de densité en dos qu’en crawl, c’est pour cela que je suis un peu plus serein. Mais je n’ai pas encore mon billet pour Londres. Tout reste à faire.

Dans quel état d’excitation êtes-vous ?

La pression monte petit à petit. Je suis pressé de me retrouver face à la ligne d’eau. Mais comme ma préparation s’est bien passée, je ressens moins la pression. Le travail amène la sérénité.

Au-delà de la qualification olympique, souhaitez-vous marquer les esprits en réalisant un beau chrono ?

C’est important vis-à-vis de la concurrence, qu’elle soit française ou étrangère, mais c’est surtout important pour mon mental. J’ai envie de nager vite et concrétiser le travail accompli. J’aimerais me rapprocher de mon meilleur temps, pourquoi pas plus vite. Nager moins de 52’’5 (son record d’Europe est de 52’’11), c’est clair que c’est mon objectif. En tout cas, je suis prêt. Je vais montrer ce que j’ai dans le ventre.

L’objectif à Londres, c’est clairement le titre olympique ?

Je le vise clairement. C’est l’objectif ultime. Un titre olympique, c’est l’apogée d’une carrière. Il n’y a rien de plus important. C’est un évènement qui arrive tous les quatre ans, on ne peut pas se rater.

En 2008, vous n’aviez pas le potentiel pour espérer aller aux JO Pékin. Quatre ans plus tard, que de chemin parcouru !

Enormément ! Il y a même encore trois ans, je n’y pensais pas. C’est ce genre d’aventure qu’on recherche dans le sport et dans la vie. C’est fait de déclics et ça découle d’un parcours atypique. Et aujourd’hui, j’ai la chance d’être à ce niveau et d’en profiter.

L’an passé, vous aviez été très exposé médiatiquement. On a le sentiment que votre saison a été plus simple à gérer cette année ?

Pour l’instant, je suis apaisé contrairement à l’année passée. Je suis parvenu à dompter cette folle vie. Je suis retourné vers la simplicité, la famille, les amis. Et tout se passe mieux. Après mes titres de champions d’Europe, il y avait beaucoup de sollicitations et il fallait que j’en profite. Etre reconnu dans la rue, avoir une certaine notoriété, ça fait quand même plaisir. J’ai même reçu des demandes en mariage, ça m’a fait beaucoup rire !

Avez-vous eu droit à d’autres demandes farfelues ?

Une femme s’est par exemple arrêtée devant chez moi en voiture, et m’attendait pour me faire un bisou. Ça me fait sourire, et je passe à autre chose rapidement.

Le titre de l'encadré ici

Stravius se méfie|||

Après un hiver compliqué au cours duquel Jérémy Stravius a tardé à poser sa technique et affoler les chronos, le co-champion du monde du 100 m dos a retrouvé toutes ses sensations. Malgré tout, son ticket olympique est loin d’être composté. « Nous sommes trois à pouvoir nous qualifier pour seulement deux places : Camille (Lacourt), Benjamin (Stasiulis) et moi. Ca va être la grosse bagarre. Le stress sera là. Pour moi, c’est positif car j’aime être dans cet état d’esprit-là. » La qualification ne devant pas échapper à Lacourt, Stravius redoute son partenaire d’entraînement à Amiens : « le danger viendra de Benjamin ». Réponse en finale, mardi à 18h24.

Propos recueillis par Florent Germain et Julien Richard