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Le clan Manaudou se jette à l’eau

Manaudou et Bousquet

Manaudou et Bousquet - -

La journée de vendredi aura des allures de réunion de famille pour le clan Manaudou. Laure (200m dos) s'est qualifiée en demi-finale, quelques minutes après un 50m nage libre où son frère Florent et son compagnon, Frédérick Bousquet ont réalisé les deux meilleurs temps des séries et risquent de se disputer un billet pour les JO de Londres…

« J’ai essayé de lui rouler dessus plusieurs fois en sortant du parking de la piscine. Mais il m’a évité à chaque fois. Et puis comme Laure mettait toujours un coup de volant… ». Alors Florent Manaudou sera bien là pour se dresser sur la route olympique de Frédérick Bousquet, tout en humour grinçant, sur 50 m nage libre. Même s'ils ne se sont pas croisés en séries ce vendredi matin (Florent a remporté sa série en 22''28, juste avant que Frédérick ne gagne la sienne et fasse le meilleur temps en 22''01), l’hypothèse d’un futur affrontement en finale (ils seront dans deux demi-finales différentes) est là, palpable. « J’espère qu’il a compris que les conseils, c’est terminé. S’il pète ses lunettes avant la course, je ne lui donnerai pas les miennes ! » Sourire toujours. Car dans la voix du pensionnaire du Cercle des Nageurs de Marseille, l’émotion transpire. « On a ce lien, à travers sa sœur et Manon (la fille qu’il a eue avec Laure Manaudou, ndlr) qui nous unit et qui est beaucoup plus fort que le reste. Je suis vraiment heureux de partager cette vie de famille avec lui. Mais au moment où on se présentera derrière le plot, il faudra mettre ça de côté. »

Bousquet : « Je préfère que ce soit lui (Florent) qui m’élimine »

La lutte s’annonce palpitante entre les deux « beaufs ». Sûr, d’ailleurs, que Laure Manaudou n’en manquera pas une miette. Qualifiée une heure plus tard en demi-finales du 200 m dos, l’intéressée suit avec attention les performances de ses deux chéris, qui se retrouvent pour la première fois cette saison sur la distance. « Ça me fatigue plus de les voir nager que de nager pour mon 100 ou mon 200m, glissait-elle vendredi. Ils sont confiants tous les deux et savent ce qu’ils ont fait pendant les entraînements et ce qu’ils sont capables de faire. Le plus dur est d’entrer en finale. Que le meilleur gagne. En tout cas, moi je sais qui sont les deux meilleurs. » D'autant que l'ancienne championne olympique se souvient d'un rêve fou qu'elle partage depuis huit ans avec Florent : participer côte à côte aux Jeux Olympiques. « Ça remonte à 2004 (pendant les JO d’Athènes, ndlr). J’avais 13 ans, raconte Florent. Je ne pense pas que Laure va continuer encore quatre ans. Alors c’est cette année ou jamais. » La preuve ? Les parents Manaudou aussi seront présents. Le frangin est déterminé à remplir sa part de contrat, après la qualification de sa sœur, mardi dernier, sur 100m dos. Et avec son exemple en tête. « Ce ne sont pas toutes les sportives qui reviennent après un accouchement, confie-t-il. Laure m’a appris énormément durant toute sa carrière. Et elle va me permettre de ne pas faire les mêmes erreurs qu’elle. »

Un autre croit aussi à son potentiel. « Il est bon partout ce garçon !, martèle Bousquet. Le plus dur, c’est de savoir sur quelle course ou quelle nage il est le meilleur. Flo, si j’étais à ta place, je me mettrais sur le 200m 4 nages… » Raté. C’est bel et bien sur 50m nage libre que l’intéressé s’élancera. Avec le risque d’éliminer son beau-frère de la course olympique. « Tant qu’à faire, je préférerais que ce soit lui plutôt qu’un autre, assure Bousquet. Ce serait un petit clin d’œil à l’histoire. » Un autre serait de prendre les deux tickets olympiques qu’offre la course, ce qui permettrait à la famille de passer un bel été dans les bassins olympiques anglais…

A.D avec J.Ri et P.Ta