Les Niçois ouvrent le bal

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Toute l’année, ils enchaînent inlassablement les longueurs côte à côte à quelques encablures de la Promenade des Anglais. Le sort les a réunis à nouveau à Shanghai. Camille Muffat et Yannick Agnel, spécialistes du 400m, devaient donner le coup d’envoi de la campagne tricolore la nuit dernière. Avec gourmandise. « Ils trépignent d’impatience, se réjouit Fabrice Pellerin. Ils sont en pleine disposition de leurs moyens depuis quelques jours. Et ils montrent une grosse envie d’en découdre. »
Les Mondiaux, Camille Muffat en connait la musique. Révélée à l’âge de 15 ans après une victoire face à Laure Manaudou, elle semble faire partie des meubles de l’équipe de France… à seulement 21 ans ! Deuxième meilleure marque mondiale de l’année sur 400m nage libre, elle aborde la compétition dans la peau d’une favorite. « Je la trouve très pro, très sereine, glisse Pellerin. Elle fait les choses avec beaucoup de justesse : la façon dont elle prépare ses lunettes, de plier sa serviette. » Oublié la déconvenue des « Europe » de Budapest l’année dernière où elle était également arrivée avec de grosses références. Depuis, Muffat s’est recentrée sur le crawl, et ça paye. « Elle a pris une raclée, convient Pellerin. Ça a été l’occasion de parler. Elle a exprimé un choix. Les choses ont été faciles derrière. » Et le coach d’ajouter à propos de sa protégée : « Le fait d’avoir un petit ami, d’avoir son propre appartement l’a fait grandir. » Reste maintenant pour Muffat à digérer un gargantuesque programme qui la verra s’aligner sur cinq épreuves à Shanghai (400, 200, 100, relais 4 x 200 et le relais 4 x 100 m quatre nages).
Le « Carpe Diem » d’Agnel
Ovni de la natation tricolore révélé à Budapest, Yannick Agnel (19 ans) s’avoue « très excité » à l’idée d’attaquer ses premiers mondiaux en grand bassin. « Il y va sans se poser de question, raconte Pellerin. Il est centré sur ce qu’il sait faire : se dépenser, gagner. Pour lui, ce sera Carpe Diem. » Le Français, qui ne participera pas au relais 4x100m, espère profiter de l’effet de surprise. « Il se présente en étant très peu connu de ses principaux adversaires, asiatiques notamment, glisse ainsi son entraîneur. Dès sa première série, Agnel sera à côté de Paul Biedermann, dit « Paulo le poulpe » et accessoirement champion du monde de la spécialité. Une sacrée locomotive pour Agnel l’insouciant. « Il peut prendre les choses avec une certaine légèreté, reconnait Pellerin. Mais quand il s’agit de plonger, il le fait à 100%. » Pour le premier exploit de la « Nice Connection » à Shanghai ? Réponse à l’issue des finales, ce dimanche à la mi-journée en France.