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Leveaux, affuté et offensif

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A trois semaines des championnats de France, qualificatifs pour Londres, il a claqué ce week-end un 49’’27 à Bordeaux qui le relance dans la course olympique. Dans le TP Show lundi soir sur RMC, Amaury Leveaux a annoncé la couleur.

En sprint plus qu’ailleurs, tout peut aller très vite. Vice-champion olympique il y a quatre ans à Pékin (50m), Amaury Leveaux a disparu des premières places des bilans mondiaux du sprint depuis l’automne 2010. C’est à ce moment-là qu’il a décidé de rejoindre Philippe Lucas et, depuis, il se reconstruit, patiemment, sans faire de bruit. Jusqu’à ce week-end. Au meeting de Bordeaux, il a réalisé un chrono sur 100 mètres de 49’’27 qui en a fait du bruit, égalant celui d’Alain Bernard, se rapprochant de Yannick Agnel (48’’80). « Je m’en fiche de lui, je préfère parler pour moi. Son chrono, je ne vais pas le taper, je vais l’éclater ! », a rugi Leveaux lundi soir dans le TP Show sur RMC en évoquant les prochains championnats de France.

Ce sera probablement la compétition la plus dense jamais organisée en France. « Ça va être la guerre ! Ça va cogner dur. Je me sens capable de faire un truc énorme, de tous les arracher si je me mets bien à fond », prévient-il avec ses mots choisis. Certains avaient même oublié qu’Amaury Leveaux pouvait être un candidat aux Jeux Olympiques de Londres. « Il va falloir déjà se qualifier, il n’y a que deux places, ça va être très cher. Mais je n’ai jamais eu de complexe par rapport à qui que ce soit dans la natation française voire mondiale. J’ai pris conscience de mon talent, on bosse très dur avec Philippe Lucas et c’est en train de payer », assure-t-il.

« Chacun pour sa peau »

On connaît la méthode stakhanoviste de l’ancien mentor de Laure Manaudou. Avec le programme qui attend Amaury Leveaux aux championnats de France, elle pourrait s’avérer payante. « Le 50m, 100m et 200m nage libre et le 100m papillon. Tout ça sur sept jours ! », rigole le nageur. S’il se qualifie pour les Jeux, il sera automatiquement d’un relais olympique. « Ce sera un bonus mais ce n’est pas un objectif pour moi. J’avais des résultats, j’étais dans la lumière et dès que j’ai moins réussi, j’ai été écarté. En France, c’est chacun pour sa peau, ‘‘si je peux buter l’autre, je le bute’’ et il y a une place en plus. Donc maintenant, je veux me concentrer sur l’individuel. C’est mon histoire, mon aventure. » Dont un autre chapitre est à écrire dans trois semaines à Dunkerque.

Silvère Beau