Leveaux, le « twitteur » fou

Amaury Leveaux - -
« Amaury, c’est un sketch, un spectacle à lui tout seul ! » Frédérick Bousquet résume en une phrase l’homme certainement le plus atypique de la natation française. Car Amaury Leveaux détonne. Lui qui n’a pas sa langue dans sa poche utilise Twitter pour dire ce qu’il pense quand il le pense. Et il ne se prive pas. Son franc-parler a déjà pu blesser certaines personnes dans le passé. « Mais autant il a pu ‘‘clasher’’, faire mal, autant quand il est dans un bon état d’esprit comme il l’est actuellement, il se fait plaisir et c’est agréable d’être avec lui » se réjouit Frédérick Bousquet.
Pour ce créateur d’ambiance, le réseau social fait partie de lui. Il a tout le temps son portable avec lui. Sur le podium du relais 4x100m nage libre, lundi dernier à Debrecen en Hongrie (les Bleus ont été sacrés champions d’Europe, ndlr), Amaury avait même son téléphone à la main quand les Italiens, deuxièmes, recevaient leur médaille. Juste avant de monter sur le podium, il twittait : « En direct avant podium », accompagné d’une photo où il pose avec les autres champions d’Europe, Frédérick Bousquet, Alain Bernard et Jérémy Stravius.
Une photo de… sa jambe
Il s’est même transformé en coach le temps d’un trajet Beauvais-Debrecen en avion. Et c’est lui qui a expliqué au directeur technique national Christian Donzé le fonctionnement du réseau social. Il raconte aussi sur Twitter son quotidien de nageur. A sa manière. « Je mets des trucs bien mais aussi pourris parfois, explique-t-il. Contrairement à certains articles de journaux, les gens voient exactement ce que je dis. Il n’y a pas de déformation, de phrases coupées. » Selon Alain Bernard, « Amaury peut paraître un peu fou. Mais c’est ce grain de folie qui le désinhibe et le décontracte ».
Un avis partagé également par Frédérick Bousquet, avec lequel il échange via Twitter alors qu’ils se trouvent dans le même hôtel pendant ces championnats d’Europe. Difficile en tout cas de donner des exemples de ce qu’Amaury twitte, tant le contenu disparate. Il a même déjà mis une photo de sa jambe alors qu’il était en train de se raser avant les championnats de France de Dunkerque, au mois de mars. « Si les gens aiment, ils restent, confie-t-il. Si ce n’est pas le cas, ils dégagent de mon profil Twitter. Ça m’est égal. » Atypique, vous avez dit ?
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Leveaux : « Ça fait mal ! »|||
Le Français a pris la deuxième place ce mercredi de la finale du 200m nage libre des championnats d’Europe, à Debrecen (Hongrie), en 1’47’’69. Il a terminé derrière l’intouchable Paul Biedermann. Le nageur allemand, qui détient le record du monde sur la distance (1‘42’’00), a signé la 6e meilleure performance mondiale de l’année en 1’46’’27. Le Hongrois Dominik Kozma a pris la troisième place (1’47’’72). « Soit je suis vieux, soit ce n’est pas fait pour moi le 200m ! Là, j’ai mal partout, a expliqué Amaury Leveaux. Finir comme ça, ça ne m’est jamais arrivé. Je fais le virage aux 150m, je n’avais plus de bras, plus de jambes. Inconsciemment, je pense qu’il y a un cap qui est passé sur le 200m mais ça fait mal. Je ne vais pas en faire beaucoup des comme ça parce que là, je vais mettre trois semaines à récupérer ! » C’est la deuxième médaille du Français dans ces championnats d’Europe après le titre obtenu en relais 4x100m nage libre.