Leveaux : « Toute la semaine, Philippe m’a stoppé au bar »

Amaury Leveaux - -
Amaury, que d’émotions après ce 50m…
Oui. Il n’y a rien à dire, ça fait mal au cœur pour Alain (Bernard). Comme champion olympique, il a eu une grande carrière. Et il n’arrête pas ce soir.
Auriez-vous signé tout de suite si on vous avait dit la semaine derrière que vous décrocheriez deux titres individuels, sur 50m et sur 50m papillon ?
J’avais déjà signé la semaine dernière ! J’étais prêt, j’avais bossé pour. En plus, ce soir, je crois que c'est mon douzième départ sur six jours. Ce n’était pas facile. Mais la ligne droite, c’est ce que j’ai toujours fait de mieux. Donc voilà, encore une fois.
Vous cachiez-vous pour mieux frapper ?
Non, monsieur (rires). Je fais les choses bien et dans mon coin. Je n’ai pas besoin de… Avant, j’aimais bien la lumière et tout. Là, je me suis dit « bosse et mets-toi dans l’ombre un petit peu ». Et puis voilà, ça marche.
« La meilleure des réponses »
Avez-vous définitivement vaincu vos démons ?
Non. Ils sont toujours là. Toute la semaine, c’est Philippe (Lucas, son entraîneur, ndlr) qui m’a stoppé au bar quand on était ensemble. J’ai beaucoup appris depuis que je nage, depuis 2004. J’ai pris de la bouteille, comme on dit.
Devez-vous ce retour au premier plan à votre collaboration avec Philipe Lucas ?
Je m’entraîne avec Philippe, oui. Tout le monde dit que Leveaux et Lucas, ça ne marchera jamais. Résultat, on enchaîne douze courses, j’ai quatre tickets pour Londres (50m, 200m, 4x100m, 4x200m) et autant pour les championnats d’Europe. C’est la meilleure des réponses. Et sans équipementier, par rapport à tout le monde.
Le titre de l'encadré ici
Lucas : « Il faut lâcher le fauve »|||
Philippe Lucas n’avait pas l’intention de brider Amaury Leveaux pour la dernière soirée du "couple" à Dunkerque. L’entraîneur le sait, son nageur a bien l’intention de célébrer sa qualification acquise sur 50m NL ce samedi à Dunkerque. « J’ai fait mon job, il a fait le sien, a indiqué Philippe Lucas. Après, je le laisse dans la nature. Il faut lâcher le fauve. Il est parti. Je ne le revois que demain soir (dimanche, ndlr). Ce n’est pas la peine de payer la chambre d’hôtel. »