
Manaudou: "Je n’estime pas que le sport soit une obligation"
Florent, êtes-vous satisfait de votre performance sur 50m brasse ?
Pas autant que quand je nage vite mais on voulait conserver le titre à Marseille, parce que ça fait des années qu’on l’a. Le temps n’est pas trop mauvais (26’’80). Je le fais souvent en petit bain. Après, l’important ce n’est pas le 50m brasse. J’ai fait un bon boulot ce matin après le 50 pour retrouver des choses. Parce que j’étais à fond ce matin, je ne vais pas le cacher. Je gagne cinq dixièmes, c’est plutôt positif.
Que s’est-il passé hier sur le 100m ?
Pas grand-chose en fait, je n’avais juste pas envie de nager. Après il y a eu tout un remous sur moi mais il n’y a jamais eu de clash.
Votre entraineur, Romain Barnier, n’était pas content...
Non, il n’était pas content mais c’est lui qui m’a donné l’alternative. Il me la donne, moi je fais un choix. Après, si c’est un mauvais choix, c’est un mauvais choix. Mais il m’a donné le choix. On a eu une discussion hier mais on ne s’est pas engueulé. Une fois qu’on s’est expliqué, il n’y avait pas de problème. Il n’y a rien de cassé.
Etait-ce un bon choix ?
C’était un choix. Pour l’instant c’est un bon parce que c’est celui que j’ai fait. Tous les choix que je ferai seront des choix personnels, pas ceux des autres.
Pourquoi n’aviez-vous pas envie de nager ?
Parce que je n’avais pas de projet, pas forcément envie de nager. Je n’estime pas que le sport soit une obligation. Je n’avais pas envie, je n’ai pas fait. C’était un peu la frustration de la veille. Ça aurait été le 50m brasse hier, je n’aurais pas fait le 50m brasse et j’aurais fait le 100m aujourd’hui. Ça n’a rien à voir avec le 100m en fait. C’est juste que je n’avais pas envie parce que je suis arrivé un peu triste. Romain l’a vu et m’a donné cette alternative. Peut-être pour me tester mais j’ai fait le choix.
Votre forfait pour le 100m, ici à Angers, signifie-t-il que vous faites une croix dessus pour l’an prochain ?
Je n’ai pas dit que j’allais faire le choix tout de suite, j’ai dit que j’allais attendre encore deux ou trois mois, peut-être même jusqu’aux championnats de France. Je sais que même si je ne me qualifie pas sur le 100m et que je le fais, j’aurai le temps de bosser sur le 50. Mais c’est sûr que si je fais 22’’5 à Amsterdam, je ferai peut-être mon choix de 50. Mais j’espère que ça ne sera pas ça.
« Ce n’est pas un problème de 100m, c’est un problème de 50m »
Certains de vos rivaux français disent que vous sur le 100m, ça ne peut que marcher...
Ils ne sont pas à ma place. Je pense que Yannick (Agnel) préfèrerait garder son titre sur 200m plutôt que faire deux médailles d’argent sur 100 et 200m. Je pense qu’il peut comprendre. Personne n’est à ma place, ce sera ma décision.
Le 100m vous fait-il peur ?
Ce n’est pas un problème de 100m, c’est un problème de 50m. J’ai un projet 50, je progresse chaque année, j’apprends pleins de choses, je ne suis pas loin du record du monde. Et mes adversaires ont déjà nagé vite. Je ne suis pas le seul et je suis loin d’être sûr de gagner.
Vous semblez un peu vexé...
Non ce n’est pas ça, mais avec le contexte actuel, entre les attentats, la mort de Lomu, que des choses comme ça, c’est un peu dur. Par-dessus, les mauvais résultats, ce n’est pas cool. Mais on accepte. Je n’avais pas envie de venir vous voir. Mon métier, c’est nager. Parfois, quand on est frustré, on n’a pas forcément envie de parler aux médias à chaud. J’ai fait l’erreur de le faire sans aller voir Romain (Barnier) et voilà ce qu’il s’est passé.
Que retirez-vous de ces championnats ?
Je tire des enseignements. Je sais qu’il faut que je me remette à bosser même s’il y a eu des évènements qui ont fait que je n’ai pas pu être à 100%. Je n’ai peut-être pas tout fait pour l’être. Il y a des choses qu’il faut que je reprenne. Ce sont les Jeux cette année, c’est important.