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Manaudou : « La pression ? Ca m’aide plus que ça ne me dessert »

Florent Manaudou

Florent Manaudou - AFP

A dix jours des Championnats du monde de natation à Kazan, Florent Manaudou fait le point sur ses objectifs sur la route qui le mènera l’an prochain aux JO de Rio. Et ambitionne de devenir, enfin, champion du monde (sur 50m). La seule ligne qui manque à son palmarès.

Florent, les Championnats du monde de Kazan débutent dans 10 jours. Avez-vous déjà des fourmis dans les jambes ?

Je pense qu’il encore important de récupérer un peu. Si c’est dans 10 jours, c’est qu’on a besoin de 10 jours de récupération encore. Mais on a hâte d’en découdre, c’est sûr. On attend toute l’année pour cette compétition donc oui, on a un peu des fourmis dans les jambes.

Vous allez nager le 50m nage libre, le 50 papillon, le relais 4 x 100m. Sur le 50m, c’est l’occasion de compléter votre palmarès puisque le titre de champion du monde est le seul qui manque à votre palmarès…

C’est le titre qu’il me manque et c’est le titre que j’ai envie d’aller chercher. Je ne délaisse pas les autres courses mais c’est vrai que c’est la course la plus importante de cette semaine pour moi.

C’est vraiment votre objectif principal ?

Oui, je me prépare pour ça. C’est en plus une épreuve qui sera olympique l’année prochaine et c’est là où j’ai gagné à Londres, donc j’ai à cœur de gagner ce 50m et de bien me préparer pour l’an prochain.

Il y a trois ans lorsque vous avez remporté ce 50m nage libre aux Jeux Olympiques, personne ne vous connaissez ou presque sur la planète natation. Trois ans après on attend que vous à Kazan, vous le savez ?

Je sais que je suis dans la peau du favori parce que j’ai nagé vite cette année et que j’ai fait une bonne préparation, donc c’est sûr que les gens m’attendent, les adversaires aussi, mais c’est une bonne pression car cela va me pousser à aller de plus en plus vite.

Vous aimez bien ça la pression ?

La bonne pression, oui, après je ne suis pas du genre à céder à la mauvaise pression. Quand on me pousse dans mes retranchements, cela m’aide plus que ça ne me dessert.

Pourquoi ne nagez-vous pas le 100m nage libre à Kazan ?

Parce que je ne l’ai pas fait aux Championnats de France et que je n’ai pas envie de le faire. J’ai déjà deux courses individuelles, le 50 et le 100m. Je préfère me focaliser sur une course où je suis peut-être le meilleur du monde aujourd’hui, et essayer de grappiller encore des centièmes pour aller chercher un titre olympique plutôt que de grappiller des centièmes pour essayer de faire une finale mondiale sur un 100m.

Le 100M reste pourtant la distance reine ?

Je pense qu’on ne peut pas préparer parfaitement deux courses. Je suis très bon dans ce que je fais sur 50, donc pourquoi aller faire un 100m et peut-être délaisser un peu mon 50 ? Si je décide de faire ça et que je fais deux ‘’3e place’’ à Rio, je serai un peu dégouté. Je préfère me focaliser sur un 50 et essayer de gagner une course au Jeux et lors des Mondiaux.

Estimez-vous que votre carrière est d’ores et déjà aboutie ?

Il me manque les choses que j’ai envie d’avoir. Il me manque le titre mondial parce que je ne l’ai jamais eu et que j’ai très envie de l’avoir, et j’aimerais bien avoir un deuxième titre olympique. Dans 15 mois, ce sera fini tout ça et on verra où j’en suis. Ce sera une bonne carrière si j’arrive à gagner ces deux titres. Je pourrai ensuite continuer très tranquillement et avoir beaucoup moins de pression sur les épaules.