Mondiaux de natation: après sa désillusion olympique, Muller en argent sur le 5km

C’est un petit lot de consolation. Aurélie Muller s'est offert la médaille d'argent du 5km en eau libre aux championnats du monde de natation, mercredi, à Yeosu, en Corée du Sud, trois jours après être passée d'extrême justesse à côté de la qualification olympique. Muller, déjà vice-championne du monde du 5km il y a deux ans et double championne du monde du 10km (2015 et 2017), a été devancée d'une seconde par la Brésilienne Ana Marcela Cunha, victorieuse en 57’56’’. L'Américaine Hannah Moore complète le podium.
Troisième médaille pour le clan français
Il s'agit de la troisième médaille, toutes en argent, obtenue par l'équipe de France d'eau libre dans les eaux coréennes, après celle du jeune Logan Fontaine sur 5km dès samedi et de Marc-Antoine Olivier sur 10km mardi. Dimanche matin, au bout du 10km - seule course olympique d'eau libre - Muller avait échoué à une place (11e) et un dixième seulement de la dixième et dernière place qualificative pour les Jeux olympiques 2020 de Tokyo.
La Fédération internationale de natation avait ensuite rejeté l'appel de la nageuse, qui réclamait une sanction pour un "geste antisportif" de l'Italienne Rachele Bruni, troisième, qui aurait "appuyé" sur ses jambes et son bassin à 150 mètres de l'arrivée. "Vice-championne du monde du 5km en 57’57’'00. Cela veut peut être dire quelque chose..", a-t-elle régi ce mercredi sur son compte Twitter.
"C'était vraiment dur de revenir"
Evidemment, ça ne comble pas sa blessure olympique encore béante. Ses larmes lâchées à la sortie de l'eau en retrouvant le patron de l'eau libre tricolore Stéphane Lecat, celles aussi qui ont coulé sur le podium, et celles retenues tant bien que mal devant les micros mais trahies par sa voix tremblante en témoignent. "C'est dur, je fais une super course, je suis deuxième et je me dis: "Pourquoi je ne fais pas ça dimanche? C'était compliqué après le 10km. Tu ne sais pas trop où tu en es, tu as plein de doutes, de questions, est-ce que je vais être à la hauteur ou pas? C'était vraiment dur de revenir. Honnêtement, je ne savais pas si je pouvais le faire, je suis fière de moi", a-t-elle réagi.
"Je ne suis pas noyée, je ne suis pas à la rue comme on pourrait le croire", a-t-elle insisté, "vraiment soulagée". "J'ai mis mon mode guerrière ce matin (mercredi). Je n'ai plus pensé à rien à part à la course. J'y suis vraiment allée avec mes tripes et mon mental. Je me suis dit que ce serait peut-être ma dernière course. Et que j'aimerais bien finir sur quelque chose de bien, de positif. Je touche deuxième, mais ce n'est pas grave, j'ai vraiment tout donné. Je n'ai rien à regretter. Si c'était ma dernière course, je l'ai bien réalisée. Je voulais vraiment montrer que j'étais encore présente, que j'avais encore la force d'être l'une des meilleures. C'était important de montrer que je ne suis pas coulée, qu'il faudra compter sur moi si jamais je décide de continuer". a-t-elle expliqué.