Mondiaux : Lacourt fait le plein d’or

Champions du monde ex-aequo du 100m dos à Shanghai en 2011, Camille Lacourt et Jérémy Stravius ont signé un nouveau doublé mondial en finale du 50 m dos. Mais cette fois, le Marseillais est d’abord monté seul sur la plus haute marche du podium, pour un titre en forme de renaissance pour lui, avant de participer au sacre du relais 4x100 4 nages.

La poitrine tressaille un peu. La gorge semble nouée. Au moment où les premières notes de la Marseillaise résonnent dans le bassin de Barcelone, Camille Lacourt prend une énorme bouffée d’air frais, qu’il relâchera très lentement. Un soupir de soulagement ? De joie aussi. Comme pour mieux exorciser la période de doute qui lui colle au… dos, depuis son titre mondial sur 100m dos en 2011 à Shanghai, qu’il a partagé à l’époque avec Jérémy Stravius. Si les deux compères ont signé un nouveau doublé ce dimanche, en finale du 50m dos, cette fois, pas question de partager la médaille. L’or est bien pour Lacourt, vainqueur en 24’’42, l’argent pour Stravius… et Matt Grevers, auteur du même temps que l’Amiénois (24’’54).

Comme il le souhaitait, Camille Lacourt a fini sur la plus haute marche du podium. L’or qui pend à son cou pèse lourd mais le Marseillais n’en a cure. Cette médaille, c’est une rature géante sur ces deux dernières années, cette passe difficile après Shanghai marquée par des JO de Londres ratés, lui le grandissime favori de l’épreuve. Quatrième du 100m dos en 2012, Lacourt n’a pas fait mieux cette semaine à Barcelone, abandonnant sans vraiment pouvoir le défendre son titre mondial (5e).

« Je ne suis pas revanchard »

Mais le beau gosse marseillais s’est relevé. En demi-finales du 50m dos d’abord, en signant le meilleur temps (24’’39). En affichant au monde entier une détermination sans faille à évacuer tous ses doutes et à assumer les changements intervenus dans sa vie privée, comme la naissance de sa petite Jazz, fruit de son union avec l’ancienne Miss France Valérie Bègue. « Je ne suis pas revanchard, affirme pourtant Lacourt. Cette année de galère m’a fait grandir. C’est le sport. » Ne restait plus qu’à confirmer la renaissance, qu’il ne pouvait décemment pas partager, encore, avec Jérémy Stravius. « C’est la journée d’un gros champion, savoure son entraîneur Romain Barnier. Six mois d’arrêt, reprise tardive... Tout le monde l’attend. Il ne performe pas au 100 m dos. Malade depuis jours, le ‘doc’ le soigne un peu... Ça ne se passe pas bien encore en séries du 50 m dos. Son visage est fermé, prêt à se résigner. Et puis finalement la dynamique change en demies. Et il va au bout. De cette épreuve de Londres, il en a tiré une force qu’il a utilisé aujourd’hui. »

Lacourt et Stravius n'auront finalement eu besoin que d'une bonne heure et demie d'attente avant de croquer à nouveau un peu d’or ensemble... mais aussi en compagnie de Giacomo Perez Dortona et Fabien Gilot. Vainqueurs du relais 4x100 4 nages grâce à la disqualification des Américains, les Bleus terminent ces Mondiaux dans la joie avec une neuvième médaille dans l’escarcelle. Une véritable cerise sur le gâteau déjà conséquent de Camille Lacourt. « C’est incroyable. C’est une après-midi inoubliable que je viens de passer. Deux médailles d’or en un après-midi, c’est fantastique. Je préfère vraiment savourer ces moments-là et ne pas penser aux galères précédentes. » Elles semblent bien loin désormais.

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A.D