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Mondiaux : Manaudou termine sur du bronze

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Déjà médaillé d’argent sur 50m NL, Florent Manaudou a ajouté ce dimanche le bronze du 50m brasse lors des championnats du monde en petit bassin. Deux places d’honneur pour le Marseillais, qui quitte la Turquie avec un sentiment d’inachevé.

Il y a des attitudes qui ne trompent pas. Celle de Florent Manaudou sur le podium du 50m brasse en dit long sur la déception du jeune homme de 22 ans. Trois jours après une première mésaventure et une médaille d’argent sur le 50m NL remporté par le Russe Vladimir Morozov, Manaudou n’a pu faire mieux que médaille de bronze sur le 50m brasse en 26’’33, derrière le Norvégien Aleksander Rognerud Hetland (26’’30) et le Slovène Damir Dugonjic (26’’32). Il quitte ainsi la Turquie avec le statut de seul médaillé français de ces championnats du monde en petit bassin et de seul Français à avoir remporté une médaille en crawl et en brasse dans la même compétition internationale.

Pas sûr que la statistique atténue son amertume. Pourtant aligné sur une distance qui n’est pas sa spécialité, Manaudou espérait réaliser un hold up et ainsi prouver à la concurrence qu’il pouvait exister sur une autre distance que le crawl. « C'était une course d'amusement. Je ne fais pas de podium aux Europe et je fais 3e ici. C'est donc plutôt pas mal. J'améliore le temps des demies, c'est pas mal », relativise l’intéressé.

Manaudou : « Faudrait arrêter de dire n'importe quoi dans les médias »

Mais c’est surtout son 50m NL qui laissera au nageur français un goût d’inachevé. Même si avec cette troisième place sur une course « bonus », il prouve qu’il est parvenu à se remettre dedans après son argent. « Son orgueil a été touché. Il se voyait favori et perdre doit faire mal. Il a été énervé deux heures et le lendemain tout allait bien, glisse Romain Barnier, son entraîneur. C’est bien aussi de savoir qu’il y a un vrai concurrent. »

Le nageur évacue lui toute idée de déception : « Vice-champion du monde, on ne peut pas dire que c'est une claque. Faudrait arrêter de dire n'importe quoi dans les médias. Merci ! » Et de tourner les talons pour mettre fin à l’entretien. Florent Manaudou n’avait pas la tête à trop s’étendre sur le sujet.

Le titre de l'encadré ici

Ryan Lochte, le vorace|||

Ryan Lochte n’en finit plus de tomber les records. Il y a d’abord les records du monde dans la piscine Sinan Erdem Arena d’Istanbul (deux sur 200m 4 nages en 1’49’’63 et en demi-finale du 100m 4 nages en 50’’71). Il y a ensuite cette collections de médailles qui s’enrichit à chacune de ses sorties en petit bain. L’Américain est tout simplement le recordman en la matière avec 30 médailles dont 20 en or, mieux que Michael Phelps, certes plutôt discret en petit bain. Rien qu’à Istanbul, Lochte cumule 6 titres sur 200m NL, 200m 4 nages, le 100m 4N et sur les relais 4x100m NL, 4x200m NL et 4x100m 4N, plus l’argent sur 200m dos et le bronze sur 100m pap. Mieux qu’à Dubaï il y a deux ans. D’ordinaire peu expansif, l’Américain est une star en Turquie, dans un pays où la natation peine à déchaîner les passions. On a même vu une jeune fille en transe avec un tee-shirt à l’effigie de l’Américain.

Et preuve que le nageur au regard bleu de surfeur sait saluer ses fans, après sa victoire sur le 200m 4N, vendredi, il a donné sa médaille à un gamin turc qui l’appelait dans les gradins. Tout comme son argent sur 200m dos ce dimanche. « Je nage pour mes fans. Je veux toujours leur donner quelque chose en retour, expliquait-il. Si j'avais gardé la médaille, elle aurait fini au fond d'un tiroir à chaussettes. Voir ce sourire sur ce petit visage signifie beaucoup pour moi. » Habitué à débarquer au bord des bassins avec une paire de chaussures différente chaque jour et totalement excentrique (des ailes sur les côtés aux couleurs des Etats-Unis, une autre avec une tête de gorille en peluche et des bras, une autre encore avec une peluche multicolore…), Lochte n’a toujours pas repris l’entraînement à fond. Pour le moment, il a surtout inscrit le surf à son programme. Ça promet pour la suite de la saison et le grand bassin…

Pierrick Taisne (avec JRi à Istanbul)