Muffat l’Américaine

Camille Muffat - -
La Niçoise repart de ses trois semaines américaines avec la meilleure performance mondiale sur 400 m nage libre, claquée jeudi aux championnats des Etats-Unis en un très joli chrono de 4’03’’64. Une belle récompense pour la nageuse de 22 ans venue aux « States » en compagnie de Yannick Agnel (vainqueur du 400 m) et de leur entraîneur Fabrice Pellerin (1) pour se frotter à la crème de la natation mondiale. Dimanche, nos Français regagneront leur Cote d’Azur avec la banane, alors que leur séjour « US » avait pourtant débuté dans le dur. Mi-novembre, les Frenchies sont arrivés au Grand Prix de Minneapolis dans des conditions rocambolesques. « On est arrivé l’après-midi, on a mis 2 heures à trouver la piscine alors qu’elle était à 5 minutes de l’hôtel. Fabrice, même à Nice il se perd… plaisante Muffat. Le lendemain, on a attaqué les compétitions sans avoir nagé depuis un jour et demi. Après le voyage, c’était vraiment très dur. Mais au bout de trois jours, on était de mieux en mieux. »
Dans le dur, les Niçois allaient y rester à Fort Lauderdale, en Floride. Même si la météo était méditerranéenne, avec short,-t-shirt et plage au menu, Muffat et Agnel, rejoints par Clément Lefert qui s’entraine en Californie, ont suivi un régime de légionnaires. Deux semaines de stage avec deux demi-journées de repos. « On faisait 7 à 8 kilomètres par séance, contre 6 d’habitude », raconte la nageuse. L’enfer sur le sable chaud. L’effort s’est avéré payant. A Atlanta, les perf sont au rendez-vous. Même si l’essentiel est ailleurs. « Le but n’est pas de gagner, c’est la concurrence qu’on est venu chercher. » Muffat a croisé ses rivales Allison Schmitt, Katie Hoff ou la petite perle Melissa Franklin. « Phelps est venu nous parler, il y a quelques années on lui courait après pour avoir des autographes », raconte Muffat. « Démystifier », comme le dit Fabrice Pellerin. L’Amérique et ses nageurs « qui n’ont pas peur des autres (Muffat) ».
« Manaudou a changé »
Et il y a aussi, contre toute attente, la rencontre avec l’autre légende, française celle-ci. Laure Manaudou. Jadis « loin des autres » pour reprendre l’expérience de Muffat, aujourd’hui « plus ouverte ». La nageuse d’Auburn et sa concurrente de Nice ont eu l’occasion d’échanger à Minneapolis, pour tuer le temps, ou au restaurant avec les autres Français. « On a toujours 3 ans d’écart, mais ce n’est plus pareil », explique Muffat, la nouvelle référence française de la nage libre après ses deux podiums (sur 200 m et 400 m) aux derniers Mondiaux à Shanghai. « Je l’ai un peu taquiné à Minneapolis parce qu’elle n’avait pas nagé le 400… » Muffat et les « Américains » ont chambré les Français, comme Alain Bernard, engagés aux « France » (petit bassin) d’Angers. « On les a taquiné sur Facebook en leur disant que les médias étaient ici (aux Etats-Unis). » Et le plein de confiance avec.
(1) également présents, Lionel Horter et Sébastien Rouault