Muffat met un terme à sa carrière !

Triple médaillée olympique (or, argent, bronze) en 2012 à Londres, Camille Muffat annonce dans une interview accordée à L’Equipe qu’elle arrête sa carrière à seulement 24 ans. La nageuse niçoise a eu un différend avec Fabrice Pellerin.

Dans deux semaines, elle fêtera le deuxième anniversaire de sa médaille d’or aux Jeux Olympiques de Londres. Gâteaux, bougies, champagne. Peut-être… Mais ce sera le plus beau souvenir d’une période de sa vie qui viendra de se refermer. Camille Muffat nageuse, c’est terminé. La Niçoise, triple médaillée aux JO 2012 (or sur 400m NL, argent sur 200m NL, bronze sur 4x200m NL), l’annonce dans une interview publiée par L’Equipe ce samedi : « J’ai pris une grande décision, j’arrête de nager. (...) C’est une décision soudaine mais c’est de ne pas la prendre qui aurait été une fuite. Pour moi, c’est un choix de maturité, ma décision la plus adulte. »

Elle ne participera donc pas aux championnats d’Europe le mois prochain à Berlin (18-24 août). Une retraite prématurée, à seulement 24 ans, qui rappelle celle de son aînée et ancienne rivale Laure Manaudou en 2009 (à 23 ans). Un « différend » avec son entraîneur Fabrice Pellerin, le 2 juillet dernier, a provoqué cette décision. « C’est entre nous, comme plein d’autres choses, bonnes ou mauvaises, explique-t-elle dans L'Equipe. Mais je le mentionne parce que c’est un déclencheur. (...) Je suis à un moment de ma vie où des choses qui se disent, qui pouvaient être normales avant, ne le sont plus pour moi. J’assume de ne pas tout accepter, de tout remettre en question. »

Cet accrochage explique son absence de dernière minute à l’Open de France (4-5 juillet) à Vichy. Le lien avec le très exigeant coach niçois s’est rompu à ce moment-là. Mais Camille Muffat ne veut pas accabler Fabrice Pellerin. « Je veux garder en tête mon titre, les trois médailles de Londres, confie-t-elle. Forcément, c’est LE moment de ma carrière, qui a existé grâce à des années d’entraînement, à une relation particulière avec son entraîneur. Je suis fière qu’on ait apporté ça au club de Nice. Pour lui sans moi, comme pour moi sans lui, ça aurait été différent. Je n’aurais pas eu cette carrière sans lui. » Il y a un peu plus d’un an, c’est Yannick Agnel qui avait ressenti le besoin de s’éloigner en allant s’entraîner sous les ordres de Bob Bowman aux Etats-Unis.

Muffat : « Bien sûr, je suis jeune, et c'est peut-être une erreur »

L’épisode avait été difficile à vivre pour le clan niçois, avec le clash par médias interposés entre Fabrice Pellerin et Sophie Kamoun, l’agent du duo Agnel-Muffat, juste avant les Mondiaux de Barcelone. Le lendemain, Camille Muffat avait sombré sur 400m NL, terminant à une 7e place indigne de son statut de favorite, à huit secondes de la jeune Américaine Katie Ledecky. Ses médailles de bronze sur 200m NL et 4x200m NL n’avaient ensuite pas suffi pour changer l’impression d’une compétition ratée par la meilleure nageuse française.

Après cet été délicat, Fabrice Pellerin avait réduit la charge d’entraînement de la Niçoise. Mais le moteur n’a finalement pas redémarré. La natation et le sport français voient partir une grande championne. En espérant qu’elle replongera un jour… « Il ne faut jamais dire jamais, reconnaît-elle dans L'Equipe. Michael Phelps était catégorique, Laure Manaudou, Ian Thorpe… Bien sûr, je suis jeune, et c’est peut-être une erreur. Mais je ne pense pas le regretter. Aujourd’hui, je suis sûre de moi, et je pense être assez curieuse de tout pour explorer autre chose, à fond et sans retour. Le corps aurait pu supporter encore dix ans, mais je suis maîtresse de ma vie. »

La rédaction