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Muffat ne veut plus être bronzée

Camille Muffat

Camille Muffat - -

La nageuse niçoise a boudé son plaisir après avoir décroché une deuxième médaille de bronze sur 400 mètres, ce mercredi. Une frustration qui cache une énorme ambition à un an des Jeux Olympiques de Londres où elle compte bien damner le pion aux favorites.

Camille Muffat va monter pour la deuxième fois en quatre jours sur le podium à Shanghai. Sur la troisième marche. Un honneur que la Niçoise n’apprécie que modérément, elle, qui voulait à tout prix entendre La Marseillaise. Après le bronze décroché sur 400 mètres nage libre, elle a récidivé sur 200 mètres, ce mercredi lors d’une course où Federica Pellegrini (1’55’’58) a de nouveau brillé. Quatrième sur la distance l’année dernière à Budapest lors des championnats d’Europe, la protégée de Fabrice Pèlerin prouve qu’elle progresse.

Mais cela ne suffit pas à son bonheur : être proche des meilleures, c’est bien, gagner, c’est mieux. « Oui c'est un podium mais je suis quand même déçue, a-t-elle reconnu. Devant ça ne nage pas si vite que cela. Je pense que ça va me pousser pour l'année prochaine, à m'entraîner encore plus. Monter sur des podiums internationaux en voyant que devant c'est abordable va m'aider. Ce qui est frustrant c'est de ne pas faire mes meilleurs temps. Si je n’étais pas déçue, ce ne serait pas normal. C'est bien de l'être un peu pour mieux repartir après. »

Lucas : « C’est la révélation de l’année »

Partie piano, elle a ensuite accéléré dans le sillage de l’Italienne avant de terminer en 1’56’’10. Soit 15 centièmes de plus que son record personnel (1’55’’95) réalisé en mars dernier à Strasbourg. Ce mercredi, ce temps lui aurait permis de se couvrir d’argent à la place de l’Australienne Kylie Palmer (1’56’’04). La Niçoise a encore de la marge sur une spécialité qu’elle a découverte il y a seulement un an. « C’est une récompense encourageante et prometteuse après une année d’aventure en crawl, rappelle son entraîneur Fabrice Pellerin. Après le 4 nages, elle a fait le choix du crawl sans avoir l’assurance que ça solderait par d’excellents résultats. Deux médailles sur des finales aussi dures, denses et stratégiques, c’est plutôt sympathique. »

Le scepticisme de la nageuse témoigne d’une nouvelle quête de l’excellence. Une bonne nouvelle à un an des Jeux Olympiques de Londres. « Elle a une place ou deux à gagner, annonce Fabrice Pellerin. Elle va partir d’ici en se disant qu’elle n’a que deux filles devant elle, c’est stimulant et en même temps, ça reste un monde parce que devant, il y a une championne olympique. Ces dixièmes-là, c’est énormément de travail. Repartir d’ici avec une médaille, c’est très symbolique. » Avant de quitter la Chine, elle pourra se nourrir de l’hommage de Philippe Lucas, entraîneur de sa rivale Federica Pellegrini. « C’est la révélation de l’année. Après son titre mondial en petit bassin (à Dubaï en décembre dernier, ndlr), elle s’est vraiment améliorée. Elle fait de très bons championnats du monde et elle est coachée par un excellent entraîneur. »

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Rouault manque sa finale|||

Loin derrière l’intouchable Chinois Yang Sun (7’38’’57), Sébastien Rouault a manqué sa finale sur 800 mètres. Le plateau était certes très relevé mais le Français, huitième de la finale sur 400 mètres dimanche, a terminé dernier à 17 secondes du vainqueur du jour. Une contre-performance pour le champion d’Europe. « Dès le début, je n’étais pas dans le coup. Je n’ai pas récupérer des séries surement. Je n’étais pas au niveau qu’il fallait être. C’est dommage parce que ce n’était pas extraordinaire devant. A 300 mètres, je me dis que ça allait être compliqué. Je me suis accroché et quand ça a accéléré, je n’ai pas pu suivre. Je ressens de la déception et de la frustration. Ça avait bien commencé cette semaine mais je manque de jus. » Engagé sur 1500 mètres dont les séries se tiendront samedi, le nageur de Mulhouse laisse planer le doute sur sa participation : « On verra », a-t-il glissé furtivement.