Un 100m noyé par les problèmes

Frédérick Bousquet prévoit une finale du 100 m très relevée - -
A vouloir durcir ses règles de qualification aux championnats d’Europe de natation (du 4 au 15 août à Budapest), la Fédération française se retrouve devant un nœud gordien. Il y a bien ceux qui ont réussi à passer les embuches en signant les minimas requises matin et soir. Et ceux, comme Fabien Gilot, qui ont cassé la baraque en soirée seulement. Un temps canon (48’’62) sur l’aller-retour en demi-finale hier soir, mais pas de qualification pour lui pour Budapest car il n’a pas été assez rapide le matin. Et ce, même s’il est champion de France ce soir : « J’ai trop joué avec le feu et je me suis brûlé les doigts, a lâché le Marseillais. J’irai pour le titre mais je ne crois pas trop à un repêchage. J’ai été bête sur le coup. »
Tous les nageurs avaient accepté ces règles bien qu’elles soient dures. Comme Gilot, Frédérick Bousquet et Amaury Leveaux, membres de base du relais 4x100m nage libre vice-champion olympique, beaucoup n’ont pas réussi les performances exigées par la DTN matin et soir. Et pour rajouter à la complexité du problème Alain Bernard, William Meynard et Yannick Agnel, devront, ce soir, terminer dans les 4 premiers de la finale pour que leurs efforts de stakhanovistes les envoient en Hongrie. Le DTN, Christian Donzé, l’a dit. Il n’y aura pas de dérogation. « Ils ont pris des risques en mettant en place ces critères, admet Frédérick Bousquet. On rivalise avec les Russes et les Américains mais aucune de ces Fédérations ne met des minimas le matin. Je ne vois pas pourquoi on cherche à se compliquer la chose. »
Tout ce débat n’a pas perturbé Alain Bernard. L’albatros, champion olympique de la distance, à côté de son bermuda il y a trois semaines, a déployé ses ailes pour se poser en 48’’32 en demi-finale. C’est tout simplement la meilleure performance mondiale de l’année devant les 48’’52 de l’Australien Eamon Sullivan. « Tout va bien, a commenté l’intéressé. Il y a 3 semaines, je ne m’attendais pas à faire ça. Ca prouve que tout ce que j’ai fait jusqu’à présent je ne l’ai pas volé. » A côté de lui, Yannick Agnel , 17 ans, qui n’a vu « que les pieds de Bernard » et William Meynard, se retrouvent dans une position inattendue d’être qualifiés pour les Europe. Mais les recalés en individuels n’ont pas dit leur dernier mot. Entre ceux qui voudront sauver leur honneur par une victoire de prestige sur l’aller-retour ce soir et ceux qui désireront sceller une qualification qui, partout ailleurs, leur serait déjà acquise, le challenge promet d’être ardue. « Ça risque d’être le bordel » prophétise Bousquet. Pas mieux.