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Saônois, la belle histoire

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Certainement supplémenté pour être au départ (son propriétaire devra débourser 100.000 euros), il sera l’un des favoris du Prix de l’Arc de Triomphe (Groupe I).

Les courses de trot font souvent rêver le grand public, de par la proximité de leurs acteurs avec les turfistes, mais également parce que les belles histoires y sont légion. Il est en effet possible d’acquérir un trotteur à un prix raisonnable, et même de gagner une belle course avec un cheval acheté une bouchée de pain. Au galop, c’est plus rare.

La bouchée de pain, Pascal Treyve connait. Boulanger à Bellegarde-en-Forez (Loire), l’homme est l’heureux propriétaire d’un certain Saônois.

L’histoire commence dans une course à conditions, sur l‘hippodrome de Lyon-Parilly, non loin de l’écurie de Jean-Pierre Gauvin, entraineur et co-propriétaire de Saônois. Le fils de Chichicastenango termine troisième, avant d’effectuer un détour par Aix-les-Bains, où il sera quatrième, puis de revenir s’emparer d’une cinquième place correcte à Lyon. C’est sur la piste en sable fibré deauvillaise que Saônois va ouvrir son palmarès, dans une épreuve à réclamer... où il est à vendre pour 25.000 euros !

Ce premier succès, à un petit niveau, marque le début d’une ascension incroyable. Le pur-sang inscrit deux nouvelles victoires à son palmarès, et quelques places, avant ce fameux jour de 25 février 2012. Le Prix Policeman (Listed) marque en effet la naissance d’une nouvelle étoile du galop. Engagé ensuite dans l’important Prix La Force (Groupe III), à Longchamp, Saônois domine alors Saint Loup et Beauvoir, qui défendent les couleurs de Gérard-Augustin Normand, un homme qui a les moyens de sa passion pour les courses. Quatrième du Prix Greffulhe (Groupe II), un mois plus tard, le petit provincial mérite de tenter sa chance le Prix du Jockey-Club (Groupe I), qui couronne chaque année le meilleur 3 ans. Coup d’essai... coup de maitre, le représentant de Pascal Treyve déjoue tous les pronostics en s’imposant face à Saint Baudolino, qui appartient à la famille Maktoum (Godolphin), Nutello, de l’écurie Wertheimer, et Kesampour, un Aga Khan jusque là invaincu !

Lorsqu’il effectue sa rentrée dans le Prix Niel (Groupe II), préparatoire à l’Arc de Triomphe, Saônois n’est pas favori. Il faut dire qu’il affronte la crème des pur-sang, mais également qu’il n’a pas revu un hippodrome depuis trois mois. C’est pourtant à l’issue d’une accélération peu commune qu’il va dominer, une nouvelle fois, ses contemporains. A l’aube de son rendez-vous avec l’histoire, dans le championnat du monde des pur-sang, il possède plus d’un million d’euros sur son compte en banque.

Sponsor du Prix de l’Arc de Triomphe, le Qatar investit non seulement dans le sport, mais également dans les courses. Cette passion pour les champions à quatre jambes pousse la famille Al Thani, notamment propriétaire du P.S.G., à chercher un cheval capable de faire briller leurs couleurs dans la plus belle épreuve du monde au galop. C’est donc sur Saônois - et son «modeste» propriétaire - que vont se porter leurs velléités. Selon les rumeurs les plus folles, les qataris proposent même près de 15 millions d’euros au boulanger pour céder son poulain. Si certaines offres ne se refusent pas, les rêves n’ont pas de prix, et l’entourage de Saônois décide d’aller au bout de l’aventure. Le cheval courra l’Arc avec les couleurs du boulanger de Bellegarde-en-Forez sur le dos !

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SD

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