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Comment bien choisir ses limites?

Antoine Vannini, consultant poker RMC.

Antoine Vannini, consultant poker RMC. - -

Comme chaque lundi un professionnel de l'antenne soigne votre poker. Cette semaine, le consultant de l'émission "Docteur Poker" Antoine Vannini s'est intéressé à la question du choix des limites au poker.

Définition

Souvenez-vous de la mise en place de notre stratégie au poker. Nous devons commencer par fixer nos objectifs, avant de choisir le format et les limites qui nous permettront de les accomplir. Pas besoin de reparler du format, le choix entre cash-game, sit'n'go, tournoi et autres variantes plus ou moins exotiques.

Quand on parle de limites, on parle du montant d'entrée des parties dans lesquelles on s'engage. Ainsi, on parle de cave en cash-game, pour désigner 100 big blindes, le stack de départ classique. Une partie de cash-game en Texas Hold'em à 1/2 euros les blindes correspond à de la NL 200, ou No-Limit 200, puisque la cave est de 200 euros.

En tournoi et en sit'n'go, on parle de buy-in, de prix d'entrée donc. Plus communément, pour désigner la limite dans laquelle on évolue au poker, tout format confondu, on parle de stakes. Micro, low, middle et high-stakes.

Encore une nouvelle précision, les limites sont très différentes online et live. Pour les tournois c'est encore pire, on peut facilement tomber sur des joueurs moyens très faibles en live. Cela s'explique par le nombre de mains jouées par heure pour une espérance de gain faible qu'il n'attire que des joueurs très récréatifs, même pour plusieurs centaines d'euros de buy-in.

Comment choisir ses limites?

Le choix de nos limites s'effectue donc en conjonction de nos objectifs et de notre gestion de bankroll. Il est très important de comprendre l'aspect dynamique de notre gestion. Un joueur va sans arrêt monter et descendre de limites, tout simplement à cause non-seulement des fluctuations de sa bankroll, mais aussi de la réévaluation constante de ses objectifs et de son niveau de jeu.

Un joueur qui gagne 10 millions ne va pas immédiatement jouer des parties à 200.000 euros la cave, tout comme un joueur dont l'objectif est de s'amuser va se permettre de jouer des parties dans lesquelles il n'a pas le niveau, mais qui lui procurent du plaisir.

Monter ou descendre de limites est d'autant plus facile sur le net, il suffit d'ajouter ou de supprimer des tables (jouer moins de tables, ou jouer des tables moins chères). En tournoi, les satellites permettent aussi des tentatives à moindre coût de jouer plus haut que d'habitude.

Quels sont les risques à ne pas jouer à sa limite?

Les risques à ne pas jouer à sa limite sont évidents :

⁃ Si on joue trop haut, on risque la ruine, nos décisions sont trop impactées par le poids financier, et nous risquons de nous retrouver en désavantage technique ;

⁃ Si on joue trop bas, on ne progresse pas assez vite, on subit une perte d'opportunité (un jeton non-gagné est un jeton perdu), et on manque de recul par rapport à nos objectifs.

Une fois qu'on est devenu un joueur parfait, comme Daniel, on peut prendre des risques, et pratiquer une gestion de bankroll plus agressive, comme en cash-game se donner une règle de 10 caves, si je tombe à 5 caves, je descends, si j'atteins 10 caves de la limite supérieure, je monte. Cette stratégie est surtout valable quand on est meilleur que les joueurs des limites qu'on souhaite gravir, et qu'on est capable d'encaisser les nombreux “swings” et la grande variance qui vont nécessairement suivre.

AV et JS