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Didier Mengo 08/02 En Tchat avec vous toute la soirée!

Cette 23ème journée de la Serie A, à défaut d’apporter des réponses certaines, nous offre des éléments très intéressants pour essayer de comprendre ce que les prochaines semaines, les prochains mois vont nous réserver.

L’Inter est une machine incroyablement puissante. Pas toujours brillante mais d’une efficacité redoutable. En voyant la performance contre Cagliari du trio offensif Eto – Milito – Pandev, je commence sérieusement à croire que les hommes de Mourinho ont un coup à jouer contre Chelsea. D’autant plus que derrière c’est aussi très solide avec un Walter Samuel qui a retrouvé le niveau qu’il avait lorsqu’il a gagné le titre en 2001 avec la Roma avant d’être transféré au Real Madrid.

Le discours Inter est d’autant plus envisageable que le Milan a décidé, en l’espace de 15 jours, de saborder tous ses espoirs de lutte pour le scudetto. Malchanceuse certes hier à Bologne, l’équipe de Leonardo a désormais perdu le contact avec le cousin milanais. Avec la Ligue des Champions qui arrive, compétition historiquement prioritaire, le Milan va devoir maintenant gérer sa fin de championnat pour rester dans les trois premiers, histoire de garantir une qualification directe pour la saison prochaine.

Mais quelle est donc cette joyeuse bande de petits bonhommes giallorossi qui re-pointe le bout de son nez !! 18 matchs sans défaite, huitième victoire consécutive, l’excellent moment de la Roma impressionne. Hier soir encore, c’est une nouvelle démonstration de force collective, de courage et d’abnégation à laquelle on a assisté. Comme à Turin face à la Juve, la Roma a souffert. Sur son terrain, la Fiorentina a dominé outrageusement mais s’est heurtée sur un véritable mur défensif avec un excellent Philippe Mexes. Résister, résister encore et puis frapper en fin de match : c’est le leitmotiv de Ranieri. La Roma est désormais deuxième. Naples battu par un napolitain ! Toto di Natale a encore frappé avec un triplé (16 buts au compteur) qui permet à l’Udinese de sortir de la zone rouge mais ralentit la marche en avant des hommes de Mazzari. Et du coup c’est Palerme qui en profite grâce à une victoire difficile mais au combien précieuse face à Parme. Palerme est désormais un candidat très très sérieux à une place européenne.

Ce qui ne fait pas les affaires de la Juventus qui perd encore deux places au classement (désormais 7ème ex-aequo avec le Genoa, dépassée par Palerme et la Sampdoria). La cure Zaccheroni semble donner des signaux de reprise au niveau du jeu mais mathématiquement cela reste très déficitaire avec encore un petit match nul à Livourne. Avec 7 points de retard sur la qualification directe en Ligue des Champions, la Juve doit désormais faire une fin de parcours quasi parfaite si elle ne veut pas se trouver obligée de revoir ses ambitions et, au vue des derniers matchs, c’est pas gagné d’avance. Un mot enfin sur la lutte pour sauver sa peau en Serie A. Catane confirme sa bonne période en s’imposant dans le match de la « mort » au stade Olympique de Rome face à la Lazio. Le deuxième club de la capitale est désormais relégable et l’état d’urgence est décrété car le maintien semble même aujourd’hui un objectif très très compliqué. Il est d’ailleurs possible que Ballardini soit viré aujourd’hui même. Il va maintenant que cette « tête de mule » de Lotito (président) rende des comptes aux tifosi, lui qui a perdu Pandev à 0 euro et interdit que son meilleur joueur (Ledesma) soit aligné. Un dernier mot concernant le calcio en général. Il y a une inversion de tendance qui est en train de se dessiner en Italie et c’est une excellente nouvelle. L’envie de retourner au stade. En particulier les autorités ont compris que le « tout répression » ne peut pas être une réponse exhaustive aux problèmes du calcio. La vraie force sur laquelle parier est la passion des tifosi qui ne doit pas être muselée à cause d’une infime minorité de délinquants. Ce week-end, finalement les « gros » déplacements avaient été autorisés. Et avec 3 copains, on a décidé de se faire un dimanche de passion : départ de Rome à l’aube, direction Udine où l’on a suivi le match dans la tribune avec 6000 napolitains. Ambiance absolument géniale. Dès le coup de sifflet final (merci la carte de presse !) on a réussi à sortir et rejoindre au pas de course la voiture. Pour arriver 3 heures plus tard (c’est pas moi qui conduisait J ) au stade de Florence et vivre avec 5000 romanisti un nouvel exploit. Et là encore ambiance superbissime. Cela faisait longtemps que je n’avais pas fait de déplacement « tifosi », j’ai passé un super dimanche. Alors bien sur il y a une dizaine de connards à Udine et autant à Florence qui ont trouvé le moyen de foutre le bazar en dehors du stade, mais dans les tribunes zéro incidents et l’expression maximale des deux plus beaux « tifo » d’Italie : il Napoli et la Roma. C’est pour cela que la musique ce soir sera un « stornello » traditionnel qui invite à vivre la grande fête populaire qu’est et doit rester le calcio, au sens le plus noble du terme.

Didier