RMC Sport

Philippe Auclair 01/02

En commençant par des excuses...l’absence d’accents et la disparition de certaines lettres dans mon billet de lundi dernier était dûe à un problème de compatibilité de logiciels, et pas à ma grande fatigue. Espérons que ça colle, cette fois.

Rooney, ce géant...

Il y a de ces occasions qui vous font dire, ‘j’y étais’. Eh bien, j’étais à l’Emirates lorsque Rooney a ajouté quelques notes de génie à sa partition. Même dans ce qui était la plus claire des victoires d’un collectif sur un collectif, et d’un entraîneur sur un autre, le grand Wayne a volé le spectacle. Et quel spectacle.

20 buts en 23 matchs de championnat – c’est mieux que Cristiano Ronaldo l’année de son Ballon d’Or. Qui plus est, le gamin de Croxteth n’a pas de ces scories dans son jeu qui empêchaient qu’on adhérât 100% à celui de Madère. Il est costaud et courageux comme un boxeur, dont il a les appuis à la fois stables et légers. Il ne pose pas à la victime, les poings sur les hanches. Il fonce. Il a des délicatesses d’aquarelliste, et des éruptions à la van Gogh. Il ne commet (presque) plus de ces fautes plus bêtes que méchantes, qui n’étaient jamais motivées par le désir de faire mal, mais de faire trop bien, et de sa frustration quand il n’y parvenait pas.

Intelligent, en plus. Il a expliqué (l’une de mes anecdotes préférées sur son compte) comment il percevait un match de football: ‘c’est comme si j’avais des êtres humains miniature dans mon esprit, que je vois bouger’. Un joueur d’échecs ne s’exprimerait pas autrement. A cause de ses oreilles décollées comme les anses de la FA Cup, on le prend pour l’idiot du village. Mais les génies con, ça n’existe pas.

Alors, continues de donner tant de plaisir, Wayne, à toi et aux autres.

Arsenal, cette énigme...

Gallas – formidable. Song – itou, comme on dit dans ma Normandie. Fábregas? Ok. Les autres? Un naufrage. Mais on ne devient pas des moins que rien en 90 minutes. Arsenal était ailleurs. Inflexible, Wenger avait choisi un XI capable de jouer comme Arsenal dans l’absolu, mais pas contre ce Manchester United. Il devait pourtant savoir que Sir Alex alignerait ses guerriers: Park, Fletcher, Scholes, Carrick. 4-1-4-1, on presse, on gagne les duels, on contre. Pourquoi laisser Ramsey, si combatif, sur le banc, et lancer le léger Denilson dans un combat de poids-lourds? Pourquoi gâcher Archavine dans l’axe quand Bendtner, lui aussi un bagarreur, était disponible? J’ai rarement vu Wenger aussi déprimé qu’à sa conférence de presse d’après-match. Il est le plus exigeant de ses critiques, et je doute qu’il ait fermé l’oeil la nuit suivante. Pareil pour le malheureux Gaël Clichy, complètement esseulé sur son flanc gauche, ‘ciblé’ par Ferguson et l’étonnant Nani dès le coup d’envoi. On va lui jeter la pierre; d’accord pour cette fois. Mais qu’on n’oublie pas que Samir Nasri, inexistant, fantômatique, n’a pas accompli son devoir de protection de ce côté. Sur l’action qui mène au 3ème but de MU, il est à la hauteur de Rooney. Il se met en chasse du bout des crampons. Arrivé à 25m de son but, il s’arrête...Bon, on passe à autre chose?

John Terry, ce ...

Aucune envie d’en rajouter sur les derniers exploits de JT, Mr Chelsea, ‘Legend’, etc. On n’a rien appris qu’on ne sache déjà. Terry est une caricature de ce qu’il y a de meilleur et de pire chez un footballeur anglais. Et le pire est odieux.

Le XI du weekend...

On pourrait nommer celui de United en bloc, bien sûr. Mais un peu de place pour les autres, que diable! Alors:

Green – Boyce, Gallas, Kyrgiakos, Ridgewell – Park, Fletcher, Carrick, Nani – Rooney, Anelka

Post-scriptum...

Du mouron à se faire pour Fulham et Roy Hodgson. 5 défaites d’affilée en championnat, ça commence à faire beaucoup. C’est la preuve de l’effet disproportionné que des blessures peuvent avoir sur un effectif plutôt mince. Pantsil, Konchesky, Dempsey, Johnson sont out. Fulham a dû faire jouer un droitier latéral gauche, et un défenseur central latéral droit. Face aux fusées Young et Agbonlahor, ça n’a pas pardonné. Mais les Cottagers s’en sortiront, j’en suis sûr...tout comme Everton continuera sa montée en puissance. C’est promis!