Philippe Auclair - 14/10

Liverpool – incroyable: malgre la victoire, la farce continue!
Liverpool – la farce continue!
J’ai rangé le champagne au frais. Jusqu’à ce soir?
Hier mercredi, alors qu’on pensait que la décision de la Haute Cour signifiait que le board de Liverpool allait pouvoir entériner la vente du club à John W. Henry et à son consortium NESV, coup de théâtre: comme je vous l'annoncai alors dans l'after, un tribunal texan, saisi par Hicks et Gillett (qui d’autre?), bloquait celle-ci, prétextant que Red Kop Holdings, l’une des sociétés contrôlées par le triste tandem, avait son siège social aux Etats-Unis.
Et revoilà donc Martin Broughton et son staff obligés de repasser – cet après-midi – devant la Haute Cour pour faire sauter cette injonction. A l’heure à laquelle je poste ce bref billet, sa décision n’est pas encore connue, même s’il ne fait guère de doute que raison sera donnée au club, pas aux futurs ex-propriétaires qui l’ont mis sur le flanc, et essaient aujourd’hui d’en soutirer jusqu’au dernier cent.
Ce dernier coup de dés de H&G est en effet celui de desperados, qui n’ont plus qu’une balle dans leur revolver; c’est demain, le 15 octobre, que le club doit rembourser une partie importante de sa dette à la Royal Bank of Scotland, sinon quoi...une mise sous administration judiciaire, peut-être, dont la conséquence immédiate serait la déduction de 9 points, catapultant les Reds à la 20ème place de la Premier League, avec...moins 3 points.
Je rassure les fans français de Liverpool: ce scénario est très, très improbable. Je vois mal la Haute Cour faire machine arrière en 48 heures; et je vois mal la RBS saborder son débiteur – et se suicider sur les bords de la Mersey, comme le Sun l’avait fait en publiant ses odieux mensonges après la tragédie de Hillsborough.
Pendant ce temps, notre milliardaire de Singapour, M. Lim, effarouché par la tournure des événements, s’est retiré de la course. Et on attend toujours un commentaire du principal adversaire de NESV, le hedge fund Mill Financial, dont il se disait hier soir qu’il avait pris le contrôle de l’intégralité du capital du club!
Notons que cela ne signifierait pas qu’il ait pris le contrôle du club tout court, qui demeure la prérogative du board nommé lorsque H&G ont dû supplier la RBS pour étaler le remboursement de la dette dont ils avaient plombé Liverpool FC.
La possibilité d’un retournement de situation n’est pas à écarter, mais pas – à mon avis – en ce qui concerne H&G, fort heureusement. Il s’agit plutôt d’un duel entre Henry, dont l’arrivée a fait tant de bien aux Boston Red Sox, et les investisseurs de Mill Financial, qui ne sont impliqués dans l’affaire que parce qu’ils pensent pouvoir refourguer les Reds à un meilleur prix dans six mois. Vous devinez qui l’on préférerait du côté d’Anfield...et du mien!
J’espère pouvoir vous en dire plus en fin d’après-midi, avant que je participe à un forum dont le thème est (ça ne s’invente pas): ‘le football a-t-il perdu son âme?’...Pas à Londres, mais à Galway, en Irlande, le temps d’une visite-éclair. Croisons les doigts.