RMC Sport

Philippe Auclair 19/10

Les Surprises ne doivent plus surprendre...

Chelsea qui tombe, Liverpool qui fait de même, Manchester City qui a toutes les peines du monde à ramener un point de Wigan...Un week-end comme les autres en Angleterre en cette saison 2009-10, où un ordre nouveau est peut-être en train de se mettre en place. Où un désordre nouveau, si vous préférez. L’an passé, à pareille époque, cinq équipes se tenaient encore en six points; cette année, sept, ce qui, si je ne m’abuse, fait du championnat d’Angleterre le plus compact des cinq ‘grands’ d’Europe avec la Ligue 1. Trois de ces équipes (Arsenal, Man City et Villa) comptent d’ailleurs un match en moins. La question que tout observateur doit se poser est, naturellement, pourquoi?

Des Ténors qui se cherchent

Où est passé le Chelsea de Hiddink, que seul Barcelone avait pu stopper, et encore, par miracle? Où se cache le Manchester United qui avait aligné 14 rencontres sans encaisser un seul but? Où Rafael Benitez retrouvera-t-il le Liverpool qui n’avait perdu que deux matchs en une saison, et a déjà encaissé quatre revers à la mi-octobre? Vous remarquerez que je n’ajoute pas Arsenal à cette liste. Certains diront que c’est la faute à un priori favorable pour les Gunners. Libre à eux. Pour moi, ce n’est pas une affaire d’opinion, mais d’objetcivité: des quatre caïds (supposés), Arsenal est le seul à avoir toujours produit du jeu, et des buts: 27 après 8 matchs, c’est un nouveau record en Premier League. Même lors de leurs deux défaites à Manchester, les Gunners avaient été brillants – par soubresauts. Pour Wenger, 2009-10 pourrait être une grande saison; je le disais en août, je le redis en octobre. Mais à deux conditions. D’abord, échapper aux blessures, à commencer par celles d’Archavine, de Fabregas et de Vermaelen, sans oublier Rosicky, brillant depuis son retour à la compétition. Ensuite, trouver un meilleur équilibre dans un 4-3-3 parfois éblouissant, mais où les boulevards ne manquent pas quand Sagna et Clichy grimpent sur leur mobylette (au fait, attention, Gaël – Gibbs, excellent contre Birmingham City, est tout près de te souffler ta place). Ces réserves faites, des quatre participants anglais à la Ligue des Champions, c’est Arsenal que je vois aller le plus loin. Les trois autres m’inquiètent. Franchement.

Des Absents qu’on a du mal à oublier

Cristiano Ronaldo, Xabi Alonso...Guus Hiddink: vous nous manquez. Vous manquez surtout à vos clubs. Valencia, même s’il a marqué son 1er but en Premiership, peine à s’imposer: on le sent emprunté dans ses choix, tendu, peut-être trop soucieux de bien faire. MU ne pourra pas toujours compter sur le miraculeux Giggs quand il aura besoin d’un créateur en milieu de terrain. MU pourra cela dit se renforcer en janvier si besoin est, au contraire de Liverpool, a moins qu’un prince du sang saoudien ne fasse sauter l’un des deux vampires américains que vous connaissez...Car, désolé, Lucas n’arrive pas au protège-tibia du grand Alonso. Et quand je vois Benitez opter pour une défense à trois centre-backs contre Sunderland, je me pose encore plus de questions sur l’avenir de Jamie Carragher, dont la méforme (le déclin?) est à l’origine de ce choix. Quant à Chelsea, là aussi c’est la défense qui pose problème: Carvalho ne serait plus dans le XI d’Ancelotti si Alex était disponible. Essien n’est pas un Makelele: s’il est en-deça de son niveau, la faute en revient au système adopté par Ancelotti. Le ‘diamant’ émousse les cornes du ‘Bison’. Le 4-4-2 de Hiddink lui convenait bien mieux.

La Nouvelle vague...

Ce n’est pas seulement Man City. C’est aussi Wigan (mais vous savez déjà combien j’admire le travail de Roberto Martinez), et Sunderland. 2-2 à Old Trafford (et ils méritaient mieux), 1-0 contre Liverpool, chapeau messieurs les Mackems. On a retrouvé le Malbranque de Fulham. Le Gordon du championnat d’Ecosse. Et devant, Bent plus Jones...ça dégage. Les cadors sont en retrait: c’est possible. Ce qui est certain, c’est que ceux qu’ils croquaient hier leur mordent aujourd’hui les mollets. Et Everton se réveillera. Tottenham? Je réserve mon jugement. Les problèmes internes et extra-sportifs qui agitent le club en coulisses finiront – selon moi – à avoir un impact sur les performances d’un groupe qui, sur le papier, c’est vrai, est superbe, et pratique toujours l’un des footballs les plus réjouissants d’Angleterre. Je me fais cela dit beaucoup plus de souci pour les clubs de la seconde moitié du tableau. Le gouffre est effrayant, et je vous fais un pari dès maintenant: les trois futurs relégués accumuleront le plus faible total de points cumulé de l’histoire de la Premier League, et je ne serai pas étonné que 30 points permettent à un ‘petit’ de se sauver. A quoi j’ajouterai une dernière observation. Le titre reviendra au club qui saura se montrer sans pitié contre plus ‘petit’ que soi. La ‘mini-ligue’ du Big Four – oubliez-la. Comme MU l’avait prouvé en 2008-09, ce sont les points laissés en route à Blackburn, Burnley, Wigan ou Bolton qui font la différence, ces matchs nuls qui semblent sans conséquence, mais qui, au bout du compte, distinguent les perdants des champions.

Encore une fois, merci de vos commentaires – et n’oubliez pas que si vous avez des questions précises à poser à l’un d’entre nous, postez-la en réponse à notre billet, et pas sur le blog commun du Grand After. A tout à l’heure!