Philippe Auclair - Mondiaux 2018 et 2022 - au secours!

FIFA – Armageddon repoussé au 2 décembre...?
Sepp Blatter vient de s’adresser aux médias à la conclusion de la réunion extraordinaire du Comité Exécutif de la FIFA qui se tenait aujourd’hui. Vous pouvez revivre cette conférence de presse sur www.fifa.com. Un conseil: vous avez sans doute beaucoup d’autres choses plus utiles à faire, car Blatter n’a rien dit. J’entends d’ici la réaction: ‘comme d’habitude! Tous pourris’. Non, pas ‘comme d’habitude’. Pas ‘tous pourris’.
Voilà plusieurs mois que j’essaie de vous tenir informé de ce qui passait en coulisses de l’organisation qui, qu’on l’aime ou pas, tient entre ses mains le destin du football mondial.
Et voilà plusieurs jours que je vous ai invité à suivre de particulièrement près le combat qui se déroulait en coulisses au sujet de la candidature qatari pour 2022. Je ne retire pas un mot du blog que j’ai consacré à ce dossier plus tôt cette semaine. Pas un.
Je vous parlais alors de trois scénarios possibles aujourd’hui – un vendredi au cours duquel pouvait se jouer l’avenir de la Coupe du Monde. Pas sa destination – le tournoi lui-même.
Le Qatar pouvait être exclu de la course au Mondial de 2022, ce qui était le souhait de plusieurs membres très influents de la communauté du football.
La décision de reporter le vote sur 2022 de six à neuf mois pouvait être prise, permettant ainsi de tuer dans l’oeuf les possibilités – les probabilités, hélas – de collusion entre candidats pour 2018 et 2022, la plus criante étant celle entre le dossier pseudo-ibérique (qui n’est qu’espagnol) et celui du Qatar qui, tient, comme par hasard?, est soutenu par MM. Zidane (ambassadeur du Real Madrid) et Guardiola (manager de Barcelone). Ou...rien ne serait décidé, ce qui serait, à beaucoup d’égards, le pire de ces scénarios.
Tard hier soir, on m’a prévenu que ce dernier scénario était celui auquel il fallait hélas se préparer. En clair, plusieurs délégués de l’ExCo se sont dégonflés au dernier moment. Secoués par les suspensions de deux de leurs collègues (Amos Adamu et Reynald Temarii, dont on a oublié qu’il était français depuis qu’il s’est fait piéger, pour en faire un ‘Tahitien’, ce qui me dégoûte) pour corruption quelques heures plus tôt, ces délégués ont préféré fermer la porte, comme si cela pouvait empêcher la tornade de passer sur leur maison. Evidemment que non.
Leur calcul? Le dossier technique des Qataris, publié mercredi, est franchement catastrophique, le seul des neuf candidats à 2018 et 2002 à être catalogué ‘à haut risque’, et pour cause: on peut climatiser quelques stades, on ne peut pas climatiser un pays tout entier! Or quelle est la température à Doha en juillet-août? Elle dépasse parfois les 50 degrés centigrade...
On se dit donc: il est impensable que la Coupe du Monde soit confiée au pays (enfin – une ville-état) qui a reçu la pire note des inspecteurs de la FIFA. Pourquoi faire des vagues? Il y en eu tellement déjà.
Quel manque de courage – quelle lâcheté – quand la volonté était là, au plus haut niveau, pour faire un geste fort. Au lieu de quoi on prépare le terrain pour bien pis encore, une réunion du 2 décembre qui pourrait marquer un changement tectonique dans la direction des affaires du football mondial, au regard duquel ce qui se passe depuis des mois ne serait qu’une plaisanterie.
Je ne vous dis pas cela gratuitement, sur la foi de on-dit et de vagues rumeurs, mais de nombreuses conversations que j’ai eues lors des derniers mois avec de nombreux acteurs de premier plan dans ce drôle de drame.
Si Qatar était choisi, ce pourrait être la fin de la FIFA. Peut-être que ce devrait l’être d’ailleurs. Et aujourd’hui, il y en a quelques-uns, tout pres de l’organisation, qui pensent exactement comme moi.
Et maintenant, si on parlait de football?